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17 juin 2020

Mobilité des entreprises : l’heure est aux arbitrages

Mercer vient de publier son enquête annuelle* sur le coût de la vie et du logement pour les expatriés. L’occasion de faire le point sur les programmes de mobilité des entreprises dans le contexte de la crise du Covid 19.

Avec la crise sanitaire, les entreprises n’ont d’autre choix que de revoir leur organisation en matière de mobilité des salariés, le critère principal étant le bien-être des expatriés. Selon Ilya Bonic, président de l’activité de gestion des talents chez Mercer, « La crise que nous traversons nous rappelle que l’envoi et le maintien de salariés en mission internationale est une énorme responsabilité et une tâche difficile à gérer. Plutôt que de parier sur une résurgence spectaculaire de la mobilité, les organisations devraient se préparer au redéploiement de leur main-d’œuvre mobile et s’attendre à ce que de nombreux expatriés ne soient pas prêts ou désireux de partir à l’étranger. L’empathie devra être le maître mot ».

Mercer indique que beaucoup d’organisations réfléchissent à mettre en place d’autres formes de mobilité internationale en tenant compte des nouvelles modalités de travail, des évolutions technologiques et des changements de mentalités. Elles y sont poussées par la crise, qui tend vers des diminutions d’effectifs, une réduction des salaires et une révision des avantages sociaux  jouant contre le développement à l’international. L’enquête fait apparaître une volonté des entreprises d’arbitrer entre empathie et économie dans un contexte de marché hésitant au gré des actualités liées à la pandémie et de ses conséquences économiques et sociales. Les entreprises ont besoin d’informations fiables et claires en termes de taux de change, coûts des biens et services et prix des logements afin d’évaluer les rémunérations des expatriés à un moment où l’on constate une grande volatilité de ces indicateurs. Si, au premier temps de la crise, la solution est, selon Mercer, de relocaliser les salariés expatriés, le spécialiste des RH préconise par la suite de « réaligner la main-d’œuvre mobile sur de nouveaux modèles économiques axés sur des chaînes d’approvisionnement raccourcies, davantage de déplacements régionaux  et un besoin renouvelé de former des talents ».

Le ralentissement de l’économie mondiale a poussé vers le haut le cours du dollar américain, augmentant les coûts pour les expatriés des Etats-Unis. Il en résulte que les villes américaines (New-York, San Francisco et Los Angeles au premier chef) sont les plus coûteuses actuellement. Un mouvement identique ayant marqué le dollar canadien, Vancouver et Toronto sont aussi devenues plus coûteuses pour les expatriés. A l’inverse, si Zurich demeure la ville européenne la plus chère dans le classement établi par Mercer et est talonnée par Berne et Genève, Paris, Milan et Francfort ont reculé à cause de l’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar américain. Paris est passée de la 47ème à la 50ème place dans le classement et Lyon n’a pas bougé, figurant à la 123ème place.

La livre sterling n’a pas subi de contrecoup du Brexit. Londres (19ème position), Birmingham (129ème position) et Belfast (149ème position) sont donc remontées dans le classement. Dubaï et Abu Dhabi ont vu leurs prix reculer à cause des effets de la crise sur l’industrie pétrolière. Enfin et toujours selon le classement de Mercer, Hong Kong demeure la ville la plus chère au monde, suivie par Achgabat, Tokyo et Singapour.

Geneviève Allaire

*Données recueillies en mars