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17 mai 2017

Les investissements dans l’Insurtech ralentissent, sauf en France !

A 1,7 Md$, le montant des investissements dans l’Insurtech au niveau mondial avait atteint un nouveau record en 2016 ; mais le rythme s’est ralenti sur le premier trimestre 2017. La France, elle, s’inscrit à rebours de la tendance générale.
 

La Fintech (contraction des termes ‘Finances’ et ‘Technologies’, pour désigner les start-up qui développent des innovations technologiques dans le domaine des activités financières, banque ou assurance) commencerait-elle déjà à s’essouffler ? Selon l’étude trimestrielle de KPMG, le nombre d’opérations et le montant des investissements réalisés au premier trimestre 2017 accusent un recul certain par rapport aux chiffres observés les trimestres précédents. Au niveau mondial, les investissements dans les Fintech ont atteint 3,2 Md$ (dont 880 M$ en Europe) en ce début d’année, en recul de 23% par rapport au dernier trimestre 2016. Dans le domaine générique des Fintech, l’Insurtech suit elle aussi la même tendance, après une année record en 2016 (175 opérations totalisant 1,7 Md$). Cela dit, il ne s’agit peut-être que d’une pause, qui ne présagerait pas forcément d’une tendance de fond pour l’ensemble de l’année 2017, selon le cabinet conseil.
 
Ralentir pour mieux investir ?
« Les investissements devraient continuer de croître sur l’année, avec des assureurs et des Insurtechs qui vont chercher à tester des solutions applicables sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’assurance. L’assurance peer-to-peer, l’assurance affinitaire, l’assurance santé ou l’assurance vie sont les principaux domaines d’investissements ainsi que les technologies liées à l’IoT et l’intelligence artificielle. Le secteur vit un bouleversement en profondeur de son modèle. Les années qui arrivent sont décisives pour les acteurs, qui ne peuvent pas se permettre de passer à côté de cette transformation », anticipe Jacques Cornic, Associé KPMG Responsable du secteur Assurance.
 
Partie tard, la France en passe de combler son retard ?
L’un des principaux enseignements de cette étude concerne la France. Sur les trois premiers mois de 2017, la Fintech s’y distingue en effet par rapport à la tendance mondiale, en enregistrant un nombre d’opérations de financements (14) jamais atteint par le passé, pour un montant total (50 M€) multiplié par 5 par rapport au trimestre précédent. Il faut dire que la France s’y est mise tard comparée à de nombreux autres marchés (au niveau européen, ce sont les Allemands et les Anglais qui mènent) ; l’effet rattrapage semble donc évident. En novembre 2016, le Pôle FinTech Innovation de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), créé le 1er juin 2016, annonçait avoir identifié une petite trentaine de porteurs de projets innovants, dont une dizaine de porteurs de solutions technologiques (blockchain, big data, authentification) et une vingtaine d’acteurs, établissements et partenaires dans ce domaine (grands établissements et fédérations, incubateurs, conseils, investisseurs). Pour mémoire, le superviseur français a officiellement investi le domaine des FinTech en 2016, afin de réfléchir aux enjeux réglementaires (statuts des différents acteurs, protection de la clientèle, etc.) posés par ce nouveau champ financier. Ces réflexions sont en particulier menées dans le cadre du Forum FinTech, mis en place le 18 juillet 2016 sous l’égide de l’ACPR et de l’AMF, et auquel sont associées la Banque de France, la DGT et la CNIL.


Catherine Dufrêne