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28 septembre 2021

La vision du courtage d’Estelle Josso, Directrice des assurances et de la Prévention de Hermès International

Quelle a été votre première rencontre avec le courtage d’assurances ?

J’ai commencé ma carrière en 1997 aux AGF, aujourd’hui ALLIANZ, par un programme interne de formation, une forme de pépinière, avant de prendre un poste d’ingénieur prévention. J’étais
alors au contact de courtiers sur la partie prévention. J’ai ensuite effectué un passage de trois ans, de 2000 à 2003, par la banque, avant de revenir vers la souscription en grands comptes chez AGCS, où mes relations avec les courtiers se sont intensifiées. Aujourd’hui, j’occupe des fonctions de Directeur des Assurances et de la Prévention des risques chez Hermès, et mon équipe s’appuie quotidiennement sur tous nos courtiers pour accomplir son travail !

Que diriez-vous à un.e étudiant.e ou à un.e jeune professionnel.le pour le convaincre de considérer les métiers du courtage dans son parcours ?

Les sociétés de courtage présentent l’avantage de rassembler tous les métiers, de la finance, à la comptabilité, à l’actuariat, avec bien sûr les aspects commerciaux. Le panel d’activités est si large qu’il est facile de trouver chaussure à son pied. Intégrer le secteur de l’assurance me semble aussi un bon moyen de changer de métier régulièrement. J’ai le souvenir en compagnie que la mobilité interne est favorisée. Pour qui ne souhaite pas être cantonné dans un rôle, c’est important de le savoir.

En fonction de leurs clients, les courtiers vont pouvoir aborder des secteurs aussi variés que la pharmacie, l’automobile, le transport, … avec des problématiques qui sont toutes différentes. Ne pas être focalisé sur une seule typologie de risques rend les choses très concrètes. Nos interlocuteurs recueillent tous les besoins opérationnels et vont chercher des solutions chez les assureurs. Cette
retranscription des problématiques de terrain en matière assurantielle est riche intellectuellement.

Pour les entreprises et les groupes implantés à l’étranger, l’aspect international est passionnant. Les courtiers jouent un rôle d’extension du département Assurances de l’entreprise, ils sont les yeux et les oreilles de leur client à l’étranger, capables de les alerter sur le contexte local, la fiscalité ou la réglementation par exemple. Chez Hermès, cette composante internationale est cruciale, et nous nous appuyons sur nos courtiers pour accompagner nos filiales au quotidien.

La position du courtier lui permet aussi de faire bouger les lignes. Il peut être innovant, moteur. Dans un marché soft, cela peut sembler moins important de s’entourer d’un conseil pour négocier
les contrats. Mais dans le contexte de retournement de marché que nous connaissons, le rôle de défense des intérêts du client prend tout son sens et le courtage retrouve ses lettres de noblesse. Cette période plus difficile met en valeur la très bonne connaissance du marché qui permet au courtier d’orienter son client vers le bon interlocuteur, de le conseiller sur ce qu’il est possible de demander.

Que peut apporter le courtage au monde économique de demain ?

Nous assistons à une accélération de l’émergence de nouveaux risques. Ces tendances sont directement liées à l’évolution du monde dans lequel nous vivons : plus digital, plus dématérialisé mais aussi émaillé de nouvelles éruptions de violences politiques ou de mouvements sociaux.

Le courtier est au contact direct et quotidien des entreprises. Il est ainsi bien placé pour lancer les réflexions et inciter les assureurs à mettre à la disposition de leurs clients des produits en adéquation avec leurs risques. Sur le sujet de la Perte d’Exploitation sans dommage par exemple, il était légitime que les courtiers participent à la définition des contours d’un régime CATEX, même s’il n’a pas vu le jour. Et de nombreux sujets animent le marché. Si l’on admet qu’aujourd’hui, 80 % des risques au bilan des entreprises ne sont pas transférables au marché de l’assurance, il reste du chemin à parcourir.

Les courtiers doivent aussi développer de nouveaux services : gérer les contrats d’assurance et les sinistres demeure leur rôle ancestral, et nous en avons besoin. Mais pouvoir mettre à la disposition des clients des modèles pour quantifier les risques, proposer un accompagnement par des actuaires et des data analystes, par exemple en Cyber ou en D&O, permet de rationaliser les achats d’assurances. Si le courtage parvient à obtenir des assureurs des produits sur-mesure, le champ des possibles s’ouvre, ce qui peut rendre les métiers du courtage encore plus attractifs.