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29 décembre 2016

Control Risks pronostique un retour en force des risques en Europe

A l’instar des autres zones géographiques du monde, le Vieux continent n’a jamais été aussi riche ; pourtant, 2017 apparaît comme une année à haut risque, avec un retour en force de différents aléas et la poursuite de différents faits certains déjà observés en 2016. Fait marquant, les marchés intérieurs sont tout aussi menacés.

Le cabinet Control Risks est spécialisé en conseil sur les risques globaux (sécuritaires, politiques et d’intégrité). Autant de domaines qui concernent les assurances et le courtage. Pour eux, la Riskmap constitue, avec les autres études prospectives, une grille d’analyse qui pourrait nourrir leur travail de réflexion/prospection. Que recèle la version 2017 ?

controlrisk

« Une éventuelle volonté américaine de revisiter la réglementation internationale pourrait transformer le cadre normatif mondial », indique d’entrée de jeu Charles Hecker, Directeur sénior chez Control Risks. Il est vrai, l’élection de Donald Trump de l’autre côté de l’Atlantique crée une grande incertitude à la fois sur le champ opérationnel où toutes les réglementations pourraient être revues ; et politique, autre risque qui ajoute à l’incertitude sur les marchés financiers. Mais cette menace, à laquelle viennent s’ajouter les cyber-risques et le terrorisme, viennent montrer que le distinguo entre marchés intérieurs considérés comme plus sûrs, et marchés étrangers ne tient plus, les premiers étant désormais confrontés eux aussi à des risques majeurs.

Incertitudes pour les entreprises françaises
charlesheckerMais les marchés extérieurs restent à des niveaux de risques très élevés, et des événements tels que la sortie du Royaume-Uni de l’Europe (Brexit) remettent en question une deux tendances fortes de ces dernières années, à savoir la mondialisation et le libre-échange. En clair, « ces événements augurent une année 2017 teintée de fortes incertitudes stratégiques, notamment pour les entreprises françaises », observe Charles Hecker.

Si le renfermement sur soi illustré par le Brexit et l’élection de Trump ont marqué les esprits, la problématique de la cyber-sécurité reste l’une des angoisses persistantes. Selon Control Risks, « 2017 verra l’émergence de réglementations contradictoires sur les données ». La société de conseil rappelle au passage que « les réglementations en matière de protection des données des États-Unis et de l’UE sont diamétralement opposées. Le Marché unique numérique de l’UE est isolationniste ». Qu’en est-il de la Chine et la Russie ? Elles votent de nouvelles lois de cyber-sécurité. Corollaire, sur le terrain de la sécurité informatique, l’on devrait s’acheminer vers un « repli nationaliste en termes de données ; ce qui obligerait les entreprises à stocker les données localement, à un coût plus élevé, car elles seront dans l’impossibilité de satisfaire aux obligations réglementaires en matière de transferts de données internationaux ».

Une menace terroriste plus fragmentée
Vient s’ajouter à ce tableau la menace terroriste à laquelle nous faisons déjà face. Selon Charles Hecker, « elle ne faiblira pas en 2017, mais sera davantage fragmentée ». La perte par l’État islamique des territoires sur lesquels il avait la mainmise en Syrie et en Irak va entraîner un exode de combattants expérimentés, notamment vers l’Europe. La réponse à adopter face au terrorisme est de plus en plus complexe pour les entreprises. « Il est essentiel de s’adapter aux risques, notamment à travers l’adoption de solutions big data, de surveillance des possibilités de radicalisation des employés, et de réexamen de leurs politiques de sécurité et d’anticipation », suggère Control Risks.

En fonction des cas, les entreprises vont mettre en pratique différentes stratégies pour protéger leur valeur et saisir les opportunités tout au long de l’année à venir. Des stratégies qui révèlent leur appartenance à l’un des trois groupes que met en avant Control Risks : les bastions, les requins et les baleines.

Quelles stratégies pour les entreprises dans un tel contexte ?

Les premiers (bastions) adopteront une attitude défensive et se concentreront sur leurs métiers et leurs marchés de base. Ils se débarrasseront des actifs non productifs ; ils renonceront également aux fusions infructueuses, réduiront les coûts et retarderont leur développement. De leur côté, les deuxièmes (requins), qui craignent moins le risque, partiront à la recherche d’opportunités dans le cadre de nouvelles activités et de nouveaux sites. Les services financiers, confrontés à une incertitude réglementaire et à la montée d’autres centres décisionnels parmi les pays émergents, sont susceptibles de prendre des risques pour bénéficier de la prime aux précurseurs sur les marchés frontières ou dans des secteurs nouveaux tels que la « fintech ». Enfin, les dernières (baleines) exploiteront leur trésorerie pléthorique et le faible coût du financement pour procéder à des mégafusions et monopoliser des marchés.
 

Emmanuel Mayega