26èmes Rencontres de l’Amrae : De la nécessité de remettre de l’Humain au cœur de la technologie

Du 7 au 9 février 2018, se tenait les Rencontres annuelles de l’Association du Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise (AMRAE), à Marseille. L’occasion pour les risk-managers, les courtiers, assureurs et autres acteurs de la gestion des risques de faire le point sur les enjeux, nouveaux ou traditionnels, qui se posent au marché, face à un monde en pleine ébullition dans lequel la conscience et les valeurs humaines doivent être préservées, a plaidé la Présidente de l’Amrae Brigitte Bouquot.

Dans son allocution d’ouverture des 26èmes Rencontres de l’AMRAE, sa Présidente Brigitte Bouquot a dressé un état des lieux plutôt sombre du contexte de ces derniers mois. « Nous assistons à des ruptures radicales dans chaque composante du Monde. Nous y voyons la montée de périls planétaires où tout peut basculer : fragmentations géopolitiques, migrations, instabilité du système économique, fractures sociales, failles technologiques, défi climatique… ».
 
A cet égard, l’année 2018 sera, selon elle, « décisive pour la gouvernance mondiale », que ce soit aux niveaux financier et économique, géopolitique et même pour ce qui concerne l’avenir de l’assurance, face aux « trous de couverture » révélés par certains événements catastrophiques, climatiques notamment.

La croissance inclusive, le nouveau mantra

« Il n’y a pas de résilience de l’Etat sans résilience des entreprises » : dans cet univers complexe, ce sont les entreprises qui, à ses yeux, font avancer le monde, face à la défaillance des Etats nations ; aux inégalités et aux exclusions qui « sont les germes du populisme et du protectionnisme », reprenant à son compte le principe de « croissance inclusive » telle que louée lors du dernier Forum de Davos. L’Humain et les considérations sociales, sociétales, doivent revenir au cœur du système, dans un environnement où Internet est devenu, selon Brigitte Bouquot, un « 6ème continent qui ne connaît pas de frontières, sous l’emprise d’entreprises dont nous ne connaissons ni l’agenda stratégique ni la loyauté ».

L’entrée dans la quatrième dimension de l’information

Elle en a profité pour rappeler que l’Amrae, et le Ferma (Fédération européenne des risk-managers) avaient lancé un appel au marché suite aux cyber-attaques qui avaient défrayé la chronique, Wannacry et NotPetya, soulignant au passage « l’intelligence économique de communiquer avec une grande pédagogie » démontrée par Renault et Saint Gobain à cette occasion.
 
Plus généralement, la Présidente de l’Amrae a observé qu’après « l’énergie, les matières premières et les ondes, l’information est devenue la quatrième dimension de notre monde. Vertigineuse, car illimitée, intangible, mais bien reliée au monde réel. Et cela change tout ! ». Dans ce contexte, « l’Homme devient le seul point fixe de ce nouveau monde ».

Appel à l’éthique des dirigeants et à la conscience des risk-managers

Dans son discours, Brigitte Bouquot a d’ailleurs surtout insisté sur l’impérieuse nécessité de garder à l’esprit les valeurs qui caractérisent l’Humain, dans ce monde où « l’intelligence artificielle arrive comme un tsunami », et face aux scénarios cauchemardesques qui se profilent. « Nous pressentons le risque d’aveuglement, de dérives de nos cultures. Les technologies ont une dimension politique mais aussi philosophique », a-t-elle plaidé, en lançant un appel à « l’imagination » pour être les « garants d’un nouvel humanisme dans la culture des entreprises », et faire en sorte que le « risk-management soit la conscience de l’entreprise » …  Un message qui s’adressait aussi aux assureurs et aux partenaires des entreprises, dont les courtiers.