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9 mars 2017

Stabilité des cotisations et hausse des prestations en 2016

Tous segments confondus et en affaires directes, l’année 2016 a été marquée en assurance par une stabilité des cotisations à 210 Md€ (+ 0,4 %) et des prestations en hausse de + 5,8 %, à 175 Md€, selon la Fédération Française de l’Assurance (FFA) qui a dressé le 09 mars un bilan 2016 pour le secteur.
 

13 millions de sinistres gérés en 2016 dont 23 600 en auto, 8 600 en habitation et 3 800 en entreprise (source : FFA)

Le vieillissement de la population, les coûts croissants des sinistres en automobile (+ 7 % à 8 % en moyenne par an sur une décennie) et l’incidence des événements climatiques expliquent l’accroissement des prestations. Qu’en est-il plus précisément par segment ?

En assurance vie, les encours ont progressé de + 3 % et se situaient à 1 632 Md€ fin 2016. Un sondage Ipsos pour la FFA révèle que 44 % des ménages ont au moins un contrat d’assurance vie dont la durée de détention moyenne est de 11 ans. En moyenne, le taux de rendement 2016 (brut d’inflation) a été de 3,9 % pour les UC et de 1,8 % pour les fonds euros. Si les neuf premiers mois ont été témoins d’une hausse de la collecte sur ces placements, celle-ci a été en repli au dernier trimestre, vraisemblablement à cause des dispositions de la loi Sapin II à ce sujet et d’un attentisme en cette période pré-électorale. Quant à l’Eurocroissance, ses encours sont en hausse de + 9 %, démontrant « une véritable dynamique. Si l’Eurocroissance a souffert de conditions économiques défavorables et du contexte de taux bas au moment de son lancement, c’est à partir de maintenant qu’il va pouvoir prouver son efficacité », a indiqué Bernard Spitz, président de la FFA.

Avec 2 %, la part de retraite en capitalisation reste faible, soit 7 Md€ (donnée des sociétés régies par le Code des assurances) alors qu’en moyenne, cette proportion est de 17 % pour les pays de l’OCDE. « Nous espérons que la création des fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS) va renforcer ce mouvement », a exprimé Bernard Spitz.

Les complémentaires santé ont versé 26 Md€ de prestations en 2015. Avec le démarrage de l’ANI en 2016, le montant total des cotisations des contrats individuels a baissé de – 4 % et celui des contrats collectifs était en hausse de + 15 % pour les sociétés régies par le Code des Assurances. Une compilation des données des mutuelles ‘’45’’ et des sociétés d’assurances fait apparaître que 99 % des entreprises de 10 salariés et plus ont une couverture santé et chez les moins de 10 salariés, cette proportion est de 95 %. Quant au niveau des garanties choisi, il va au-delà du panier de soins minimal de l’ANI dans 59 % des entreprises. Les employeurs ont pris en charge un taux supérieur à celui imposé par la loi : celui-ci est en moyenne de 57 % dans les entreprises de 10 salariés et plus et de 59 % dans les TPE.  Concernant la surcomplémentaire, moins de 10 % des salariés en ont contracté une.

En assurances dommages, la croissance a été portée par le marché des particuliers (+2,3 % à 33,5 Md€ pour les affaires directes) tandis que le marché des professionnels affiche une stabilité (+ 0,3 %, à 19,7 Md€). Pour 2016, on note une progression de + 5,1 % des immatriculations de véhicules neufs qui a influé sur le montant total des cotisations (+ 1,8 % à 20,8 Md€ vs. 20,4 Md€ en 2015). En termes de sinistralité, « les véhicules étant de plus en plus sophistiqués, le coût des accidents matériels est de plus en plus élevé. Il y a eu aussi plus d’accidents corporels en 2016 qu’en 2015 dont le coût moyen est lui-même en hausse. Une politique de prévention se justifie pleinement. C’est pourquoi la FFA a signé avec l’Etat le 21 février une nouvelle convention visant à renforcer la prévention des risques routiers », a énoncé Bernard Spitz.

Une hausse des logements mis en chantier de + 10,4 % a été constatée. Les cotisations multirisques habitation ont progressé de + 2,5 % à 10,3 Md€ (vs. 10,0 Md€ en 2015). En termes de sinistralité, si les cambriolages sont stables (354 000 en 2016 pour un coût de 0,6 Md€), les incendies sont en régression (190 000 en 2016 pour un coût de 1,4 Md€) mais les dégâts des eaux ont augmenté (1 220 000 pour un coût d’1,2 Md€). Les inondations vécues en mai et juin 2016 dans l’Hexagone ont été les plus coûteuses en dégâts assurés depuis 1982. Elles ont sinistré 172 000 personnes pour une indemnisation totalisant 1,3 Md€. Selon Bernard Spitz, « ces inondations résultent essentiellement du débordement d’affluents secondaires comme le Loing où il n’y avait pas de mesures de prévention. Il conviendra d’adapter les plans de prévention pour plus d’efficacité ».

Enfin, si la prise de conscience vis-à-vis du risque cyber a un peu tardé en France, il est prévu un doublement du marché d’ici 2020 et il devrait dépasser les 8 Md USD.
Bernard Spitz a conclu en ces termes : «  la vraie révolution, c’est celle de l’intelligence artificielle. Ses impacts vont être considérables et très rapides. Cela va se traduire dans les services apportés par les assureurs et par la manière de travailler des entreprises du secteur avec, entre autres, les voitures autonomes et les maisons connectées ».

Geneviève Allaire
 

*Bilan de l'année 2016 et perspectives 2017