Santé collective : les nouveaux assurés moins nombreux que prévu en 2016

Avec la généralisation de la complémentaire santé au 1er janvier 2016, le transfert de l’individuel vers le collectif a été bien moins massif qu’attendu, selon les observations du Centre Technique des Institutions de prévoyance (CTIP). Quant à la prévoyance, les cotisations collectées ont été en baisse l’an dernier.
 

En santé, s’il est « trop tôt pour dresser un bilan de l’ANI », comme l’a indiqué Jean-Paul Lacam, Délégué général du CTIP, lors d’une conférence de presse le 21 juin, « les cotisations ont progressé de + 3,9 % en 2016 (à 6,5 Md€), ce qui représente 200 000 salariés supplémentaires couverts par les institutions de prévoyance ». La hausse des accords de branche en santé a été assez marquée. Par anticipation, 58 avaient été conclus en 2015 et deux l’ont été en 2016. Deux branches sur trois prévoient l’ouverture de surcomplémentaires facultatives. On constate également que la mise en conformité des contrats responsables a eu un effet de modération sur la cotisation moyenne et que la généralisation de la complémentaire santé a eu pour conséquence une baisse des garanties. Un ralentissement des dépenses d’optique a aussi été observé, l’intervention des réseaux de soins ayant rempli leur office. Parmi les ambitions portées par le CTIP, « nous souhaitons améliorer l’articulation entre l’Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé. Pour ce faire, il semble nécessaire de créer un nouveau cadre de dialogue, notamment au sujet des restes-à-charge », a annoncé Jean-Paul Lacam.

Baisse des prix suite à la fin des clauses de désignation
La fin des clauses de désignation a eu des impacts sur les groupes de protection sociale mais la plupart ont conservé leur position. En prévoyance, le montant des cotisations a cependant diminué de – 4,3 % l’an dernier (5,69 Md€ en 2016 contre 5,94 Md€ en 2015). Cette baisse s’explique par l’apparition de nouveaux acteurs à la recherche de relais de croissance suite à la fin des clauses de désignation. « Les nouveaux venus font baisser les prix dans un marché déjà fortement concurrentiel », note Jean-Paul Lacam. Il faut s’attendre à un renchérissement du prix des garanties de prévoyance en raison de la progression du taux d’emploi des seniors et de probables réformes des retraites à venir.

Enfin, les institutions de prévoyance affichent une bonne solidité financière, le ratio moyen sous Solvabilité II étant de 286 %.