Rendre les entreprises plus résilientes face aux risques de la supply chain

Kyu Associés,  cabinet de conseil spécialisé dans l’expérience client, les opérations et la gestion des risques, a réalisé un baromètre* sur les risques de la supply chain, en partenariat avec l’équipe d’enseignement et de recherche sur le management des risques des Arts et Métiers. Synthèse.

Selon ce baromètre, les problématiques opérationnelles de qualité, de planification et de capacitaire sont les axes les plus enclins à générer des risques. Pour mieux les maîtriser, Kyu Associés et les Arts et Métiers recommandent d’avoir une démarche pro-active envers les fournisseurs, notamment en termes d’identification, d’évaluation et de collaboration en vue d’obtenir des opérations performantes et d’assurer le bon dimensionnement du capacitaire. Concernant les services, le baromètre considère qu’il est possible d’améliorer la résilience des entreprises par un pilotage de la qualité des fournitures et des sous-traitants.

L’étude estime également que les entreprises de l’ensemble des secteurs sont exposées au risque industriel et, à un moindre degré, au risque de catastrophes naturelles. Notamment, les entreprises disposent de peu d’informations sur le niveau de prévention des sites fournisseurs par rapport au risque incendie. Les conséquences peuvent être importantes en cas d’incendie, avec un possible effet en cascade sur l’ensemble d’un secteur, selon les stocks disponibles et la capacité à mettre en place des solutions alternatives.

Par ailleurs, « le risque cyber apparaît, quant à lui, comme un des moins maîtrisés par les entreprises avec un écart conséquent entre l’évaluation qu’elles font de sa criticité pour leurs opérations et le niveau de maturité des dispositifs de gestion de risque mis en œuvre pour en assurer la maîtrise », souligne le baromètre. La supply chain génère des risques du fait de la multiplicité des acteurs qui interagissent et mettent en œuvre des moyens plus ou moins importants au regard de la sécurité des systèmes d’information. De plus, les solutions technologiques pour mettre en relation les acteurs de la supply chain sont de plus en plus sophistiquées. Si elles permettent des échanges de plus en plus efficaces et rapides, elles engendrent aussi des risques accrus, de par cette sophistication.

Autre risque listé par le baromètre et considéré comme l’un des moins bien maîtrisés par les entreprises, celui des incertitudes liées aux évolutions réglementaires, tant à l’international qu’au plan national. Mis à part les très grandes entreprises susceptibles d’exercer une influence par le lobbying sur les législateurs, la grande majorité de ces structures a pour seul moyen d’y remédier des actions de veille destinés à s’adapter au changement.

Dans la perspective de prévenir les risques de la supply chain, l’étude propose de faire appel à des logiciels de gestion des risques de la supply chain. Une autre solution consiste à « anticiper au maximum les défaillances d’un des maillons de la chaîne et, le cas échéant, être en capacité d’adapter ses modes et sources d’approvisionnement, de production et de livraison sans discontinuité ». Enfin et toujours selon le baromètre, une meilleure résilience de la supply chain passe par un renforcement de la fluidité et de la transparence entre les fonctions au sein d’une entreprise (marketing/vente, développement, distribution, etc.) mais aussi vis-à-vis des clients, fournisseurs et de l’environnement.

Geneviève Allaire

* Etude réalisée auprès d’une centaine de personnes travaillant pour des entreprises françaises de 16 secteurs d’activité réparties en quatre domaines (automobile/aéronautique, autres industries, commerce et distribution, réseaux/services). La majorité des répondants sont issus d’entreprises ayant plus de 5 000 collaborateurs dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1 Mrd €.