Codes courtage

Le webzine de PLANETE CSCA

Accueil > Webzine > Les métiers du courtage > Assurances de personnes > Quelles pistes pour la future épargne retraite issue de la loi Sapin II ?

22 décembre 2016

Quelles pistes pour la future épargne retraite issue de la loi Sapin II ?

Créés par la loi Sapin II, les Fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS) devraient voir le jour début 2017. En collaboration avec la Caisse des Dépôts, la Chaire Transitions Démographiques Transitions Economiques a organisé le 14 décembre une conférence sur « l’épargne, la survie de notre système de retraite », envisageant plusieurs pistes.

Trop dépendante des indicateurs économiques, moins généreuse du fait d’une démographie moins favorable et d’un allongement de la durée de vie, la retraite par répartition sera bientôt complétée d’un pilier capitalisation à adhésion obligatoire avec la mise en fonction des FRPS. A ce jour, le système de la répartition représente plus de 13 % du Produit Intérieur Brut.

Il est encore trop tôt pour savoir si cette épargne retraite sera assortie d’incitations fiscales et  quelle forme prendra la mise en place des contrats par capitalisation. Néanmoins, Lionel Tourtier, Délégué général du think tank Générations Eric, s’interroge sur le moyen d’aplanir les inégalités existant entre les salariés des grandes entreprises et de celles de taille plus modeste. Les régimes d’assurance décès sont excédentaires. Une solution proposée par Lionel Tourtier consisterait à dériver une partie des cotisations de la tranche A vers les systèmes de retraite par capitalisation.

Rediriger les incitations fiscales
Pour Jacques Delmas-Marsalet, président d’honneur du groupe Banque Populaire, « un placement en actions immobilisé sur plusieurs décennies est plus rentable que tout autre produit d’épargne et il doit être constitué sur une période de 15 à 20 ans minimum ». A son avis, alors que les incitations fiscales privilégient actuellement les produits peu risqués comme les assurances vie en euros, il conviendrait de les rediriger pour favoriser la prise de risques du côté des épargnants.

« Un produit d’épargne sur le long terme ne peut être soumis à des comportements d’investissement classiques. La régularité de l’investissement doit notamment permettre de gommer et de lisser les effets du marché », souligne Stéphane Caminati, directeur général de Natixis Interépargne. Transparence et portabilité des produits doivent aussi être de mise, de l’avis de Jean-François Brouilly, administrateur de CFA Society France.

La question des frais de gestion
Alors que le revenu médian s’élève à 1 750 € mensuels dans l’Hexagone, les Français sont-ils prêts à accepter un prélèvement obligatoire en plus afin de financer un pilier retraite par capitalisation ?  Et ceci d’autant que, dans ce contexte de taux d’intérêt bas, le rendement de l’épargne est actuellement très faible mais il devrait s’améliorer dans les années à venir. Yves Chevalier, membre du Directoire du Fonds de réserve pour les retraites, aborde le montant des frais de gestion des placements financiers qui peuvent « éroder considérablement le rendement ». Il plaide pour des fonds de retraite par capitalisation qui atteindraient une taille critique afin d’avoir un levier pour faire baisser ces frais.

Selon Charles de Courson, député de la Marne, les partenaires sociaux doivent participer au choix du gestionnaire des produits par capitalisation. Il préconise aussi d’y intégrer des fonds diversifiés.

Une autre difficulté majeure, énoncée par Jacques Delmas-Marsalet, est que « tous les Français n’ont pas une capacité d’épargne volontaire ou forcée ». Pourtant, la mise en place d’une retraite obligatoire par capitalisation se doit d’être équitable. De plus, lier la capitalisation retraite à un objectif de taux de remplacement et allier régime de base et régime supplémentaire pourraient donner une meilleure visibilité à cette obligation à venir. L’occasion aussi de réinsuffler de la confiance en notre système de retraite du côté des jeunes générations.