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8 juin 2017

Neuf acteurs de l’assurance s’associent autour d’un projet prévention santé

Emmanuel Macron en a fait l’une des priorités de son programme. En France, la prévention est le parent pauvre du système public de santé, quand de nombreuses études et systèmes de santé étrangers démontrent régulièrement ses avantages. Une faille dans laquelle les assureurs se sont engouffrés ces dernières années, dans un intérêt économique bien compris. Dernière initiative en date : le lancement, le 06 juin, de la Chaire d’excellence Prevent’horizon.
 

macron(1)« Révolution » : le terme est suffisamment fort pour marquer les esprits. Plus que le titre de son livre programmatique, Emmanuel Macron en a fait un mantra de sa campagne. Et la santé n’y a pas échappé.  « Nous avons besoin d’une révolution. Elle passera par la valorisation prioritaire de l’acte de prévention », écrit-il dans son livre paru en novembre 2016. Lors de son discours de Nevers, le 6 janvier 2017, il précise plus clairement sa pensée : « le premier chantier, c’est celui de la prévention. La révolution de la prévention c’est celle que nous devons conduire, en particulier pour passer d’un bon système de soin à un bon système de santé (…) Ce sont là les véritables économies dans la durée, elles peuvent arriver très vite et cela doit être le cœur de notre ambition ». En clair, comme le résume la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn : « demain, nous investirons davantage pour prévenir que pour guérir ». Si notre système de soins à la française est en effet généralement salué, il est également régulièrement épinglé par les organisations internationales (par exemple l’OCDE) pour ce qui concerne la prévention. 

L’union fait la force
On le sait, les assureurs n’ont pas attendu d’avoir le « GO » des politiques pour s’y atteler, et les initiatives continuent de se multiplier. Le mardi 6 juin, était ainsi présentée la mise en place du programme Prévent’horizon. Ce programme de recherche a pour objet de fonder les bases scientifiques et économiques d’un modèle durable et légitime de prévention au sein de l’assurance. Un assemblage inédit de compétences a été réuni autour d’un projet qui s’annonce original et novateur. « C’est incroyable de vous voir tous réunis ici », s’est enthousiasmé Pierre Arnal, partenaire initiateur du projet et Directeur général d’Actuaris, lors de la signature de la convention de partenariat de Prevent’horizon. Il faut dire que le projet réunit neuf acteurs de référence de l’assurance de personnes qui contribueront à son financement, à savoir Actuaris, AG2R La Mondiale, Covéa, Global Secured Solutions, Groupama Gan Vie, Groupe Pasteur Mutualité, Harmonie Mutuelle, Humanis Prévoyance et la Mutuelle Générale. S’y ajoutent la Fondation du risque – où la Chaire sera hébergée – et deux laboratoires de l’Université Claude Bernard Lyon 1*.

Mutualiser les bonnes volontés
D’ici à cinq ans, la chaire vise à intégrer les modèles de la prévention en santé dans le calcul économique des acteurs de l’assurance, ce qui suppose un décloisonnement entre les disciplines concernées par la prévention. Répondre à des enjeux de santé publique tout en s’impliquant dans une veille prospective de risques pour la santé, telle est la ligne qu’elle suivra. « Il y a un vrai chantier à mener sur les mécanismes de prévention. Il s’agit de déterminer les conditions pour que le marché de la prévention soit soutenable. Cela passera par la création d’outils pour les politiques de prévention et le développement de la manipulation des données », a expliqué Jean-Louis Rullière, Professeur d’économie à l’Université Claude Bernard Lyon 1 qui co-dirigera Prevent’horizon avec Anne-Marie Schott, Professeur de santé publique dans ce même établissement et Directrice du laboratoire Hesper.

En termes de gouvernance, un comité d’orientation où seront représentés les neuf partenaires, les deux laboratoires universitaires et la Fondation du risque se réunira une fois par an et un comité de pilotage aura lieu deux fois par an. Les travaux ‘’d’amorçage’’ ont démarré. Une conférence inaugurale sera organisée en octobre 2017 et d’autres événements se dérouleront régulièrement par la suite.
 

Geneviève Allaire et Catherine Dufrêne

 

*Le laboratoire de Sciences actuarielle et financière (SAF) et le laboratoire Health services and performance research (Hesper)