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28 avril 2017

Macron versus Le Pen : quel avenir pour les complémentaires santé ?

Après un quinquennat Sarkozy marqué par un alourdissement de la fiscalité des complémentaires santé et des transferts de charge vers les assurés puis un quinquennat Hollande où les dispositifs d’accès à la complémentaire santé se sont multipliés, quel avenir pourrait se dessiner pour le financement de la santé ?
 

A la veille du second tour de la présidentielle, le cabinet Actuaris a rassemblé le 27 avril des représentants des trois familles de la complémentaire santé (sociétés d’assurance, mutuelles et institutions de prévoyance) pour débattre des perspectives des complémentaires santé. La Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a interpellé les candidats au premier tour de la présidentielle et tous ont joué le jeu sauf Marine Le Pen. Son programme a néanmoins été décrypté par la Fédération et est apparu comme peu solide. Quant à Emmanuel Macron, « les échanges que la FNMF a eu avec lui peuvent être constructifs, notamment sur l’articulation entre les différents acteurs du financement de la santé. Mais l’on voit que d’autres sujets sont prioritaires et il y a beaucoup de travail à mener pour faire comprendre nos enjeux », résume Albert Lautman, Directeur général de cet organisation. La volonté de Marine Le Pen d’interdire la publicité des mutuelles qui générerait, d’après elle, 8 Md€ de revenus publicitaires ne repose sur aucun fondement, ce montant n’étant en outre pas exact, de l’avis de la Fédération Française de l’Assurance (FFA).

Des réponses décalées par rapport au fonctionnement du financement de la santé
S’agissant de la proposition du candidat d’En Marche d’instaurer trois contrats types pour les complémentaires santé afin de favoriser la concurrence sur la cotisation, « nous nous rendons compte qu’il y a beaucoup de pédagogie à faire à propos du reste-à-charge », estime Evelyne Guillet, Directrice Santé du CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance). Un avis partagé par la FFA : « les réponses des candidats au premier tour étaient un peu en décalage par rapport au fonctionnement du financement de la santé. Ce qui atteste que c’est un domaine compliqué », renchérit Véronique Cazals, Directrice santé de la FFA. La volonté des candidats d’améliorer la lisibilité et la transparence de la prise en charge en santé est  perçue positivement par les experts de la complémentaire.

Un problème d’image pour les complémentaires
Ces dernières années, l’ANI a mis en lumière auprès des Français le rôle des complémentaires santé dans la protection sociale. « Un certain nombre de mesures prises par les pouvoirs publics, notamment la révision des contrats responsables, pèsent négativement sur l’image qu’ont nos concitoyens des complémentaires, remarque Albert Lautman. Celles-ci doivent travailler sur leur image ».

‎Qu’en est-il de la volonté d’Emmanuel Macron de réduire à néant le reste-à-charge pour les lunettes, les prothèses dentaires et auditives d’ici 2022 ? Si la France est un des pays où le reste-à-charge est le plus bas en Europe, celui-ci « doit être abordé dans un ensemble plus vaste de problématique d’accès aux soins », a analysé Véronique Cazals. Au vu du vieillissement de la population et du poids croissant de la technologie dans le secteur de la santé, par un mouvement spontané, le reste-à-charge pourrait être tiré vers le haut. Albert Lautman prévient: « s’engager sur un reste-à-charge nul alors que les médecins fixent librement leurs tarifs risque d’être un peu compliqué ».
 

Geneviève Allaire