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24 mai 2017

Les seniors peuvent aussi avoir besoin d’une assurance emprunteur

Le comparateur d’assurance de prêt immobilier Magnolia.fr a dressé un état des lieux de l’assurance emprunteur lorsque la demande émane des seniors. Une classe d’âge qui peut rencontrer des obstacles à souscrire une telle couverture du fait d’un profil de risques plus élevé.
 

Même si plusieurs dispositions légales (loi Lagarde de 2010, loi Hamon de 2014 puis amendement Bourquin de mars 2017) ont donné de la souplesse au marché en permettant à un emprunteur de contracter une couverture auprès de l’assureur de son choix, il n’en demeure pas moins que les établissements bancaires sont assez peu enclins à assurer un emprunt contracté par un senior. Selon Magnolia.fr, les contrats groupe des banques ne sont généralement pas ouverts aux plus de 65 ans et s’ils le sont, des conditions sont à respecter. Dans tous les cas, il  est impossible de souscrire un contrat groupe au-delà de 75 ans. Les seniors peuvent alors contracter une assurance décès-invalidité en plus, ce qui vient rehausser les remboursements mensuels. Ils peuvent aussi contracter le contrat collectif de la banque sans être couverts jusqu’au terme de l’emprunt.

Des durées d’emprunts de plus en plus longues
Pourtant, les seniors empruntent sur des durées de plus en plus longues. Ainsi, en 2016, 53,1 % des emprunteurs de plus de 65 ans ont opté pour des crédits remboursables sur 10 à 15 ans  et 19,9 % ont  même contracté des prêts s’étalant sur 15 à 20 ans, selon la société de caution Crédit Logement. A l’égard de cette catégorie de population, la délégation d’assurance de prêt est donc toute indiquée. Via un contrat d’assurance individuel, elle leur permet d’accéder à une assurance crédit jusqu’à l’âge de 85 ans, voire 90 ans dans certains cas, indique Magnolia.fr dans un communiqué de presse.  Toujours selon Magnolia.fr, d’autres alternatives existent pour l’emprunteur senior si une assurance lui est refusée pour son prêt. Elles consistent à hypothéquer un bien dont il est déjà propriétaire ou à recourir à la convention Aeras (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) en cas de problèmes graves de santé si, toutefois, il est âgé de moins de 70 ans à la fin du remboursement du prêt et s’il emprunte moins de 320 000 €.
 
Spécialisation de certains assureurs
Des assureurs se sont positionnés sur ce marché ‘de niche’ de l’assurance emprunteur pour les seniors. Pour les plus de 50 ans, MetLife propose un contrat individuel avec un tarif adapté à l’âge et une couverture décès jusqu’à 90 ans. Swiss Life Assurance des Emprunteurs couvre le décès pour les personnes de plus de 64 ans jusqu’à 85 ans au moment de l’adhésion.
 
L’Observatoire BAO de l’assurance emprunteur, entité du cabinet de conseil en actuariat BAO, a établi en février un comparatif des tarifs d’assurance par emprunteur en pourcentage du capital initial par année. Couverte pour le décès seul, une personne de 66 ans acquittera 1,31 % du prêt chaque année en moyenne pour cette garantie avec une assurance bancaire si elle a contracté un prêt sur 12 ans. Par comparaison, en se basant sur cinq contrats alternatifs d’assureurs, pour la même garantie décès, cette personne devra verser 0,76 % du capital initial par an. « Les tarifs bancaires sont donc en moyenne plus chers que les tarifs alternatifs, pour tout âge d'emprunteur. L'écart relatif entre offre alternative et offre bancaire est plus important sur les jeunes emprunteurs (26, 36 et 46 ans) mais aussi pour les emprunteurs d'un âge avancé (66 ans), que sur les emprunteurs d'âge moyen (56 ans) », estime l’Observatoire BAO de l’assurance emprunteur. Dans les faits, le risque décès augmente de 7 % par année d'âge et double donc tous les 10 ans, selon les calculs de l’organisme.
 

Geneviève Allaire

 

Droit à l’oubli : un document à remettre aux candidats à l’assurance emprunteur

Publié au Journal officiel du 11 mai 2017, un arrêté* détermine le contenu du document à remettre aux personnes présentant un risque aggravé de santé et souhaitant souscrire une assurance emprunteur. Il fait suite au droit à l’oubli contenu dans la loi de modernisation de notre système de santé et concerne les personnes guéries de certaines pathologies graves. Ce texte était prévu par le décret du 13 février 2017.

 

* Arrêté du 10 mai 2017 fixant le document relatif à l’information des candidats à l’assurance- emprunteur lorsqu’ils présentent du fait de leur état de santé ou de leur handicap un risque aggravé