Les risques sociétaux progressent dans le classement des risques émergents

La FFA (Fédération française de l’assurance) vient de rendre public son « baromètre 2019 des risques émergents pour la profession de l’assurance et de la réassurance* ». Des projections pour déterminer de potentiels relais de croissance et attirer l’attention des courtiers et des assureurs en termes de garanties à proposer en plus ou à renforcer.

La cartographie réalisée par la commission analyse des risques de la FFA dans le cadre de cette étude met en avant le risque cyber (une fois de plus) et le risque de croissance des inégalités et tension sociale (ce dernier a progressé de neuf places dans le classement par rapport au baromètre 2018) comme les risques les plus prégnants pour 2019. Viennent ensuite les risques de crise du système financier, de changement climatique et le risque politique européen.

Concernant le risque de croissance des inégalités et tensions sociales en plein expansion, s’il a été revu à la hausse dans le contexte du mouvement des gilets jaunes qui s’exprime depuis novembre dernier, la FFA note toutefois que « l’impact direct d’un tel risque est plutôt faible ; les effets indirects (crise politique, évolution de la politique fiscale et réglementaire), non pris en compte ici, pourraient cependant être très importants ».

Quant au risque de crise financière, en troisième position du classement, il vient à l’esprit à cause de la grande volatilité des marchés financiers actuellement, du risque de bulles spéculatives et d’un endettement élevé, tant du secteur privé que de la sphère publique. Pour ce qui est du risque climatique, il s’avère que les catastrophes naturelles sont de plus en plus récurrentes et causent des dommages de plus en plus élevés. C’est donc un point d’attention. On se souvient en effet des intempéries exceptionnelles survenues dans l’Aude en octobre 2018, responsables de 14 décès et de 74 blessés et qui avaient causé des dégâts matériels importants et de l’ouragan Irma qui avait dévasté les Iles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, dans les Antilles françaises, en 2017.

Sans surprise, le risque politique européen est bien placé dans la cartographie à cause des élections européennes qui se tiendront en mai prochain, du Brexit et des incertitudes en découlant. En revanche, la probabilité d’aléas imputables au réglementaire préoccupe moins les professionnels de l’assurance et de la réassurance qu’en 2018. Toujours selon le baromètre, le vieillissement de la population est également considéré comme un risque émergent à horizon cinq ans, étant donné qu’ « il a des conséquences sur les équilibres publics-privés dans la prise en charge de risques accrus, sur l’offre de nouveaux services à la personne mais également sur les comportements de consommation (allocation de richesse, retraite, dépendance) et l’inflation des frais de santé ».

*Etude effectuée auprès de 41 sociétés (28 sociétés d’assurance, représentant 92 % des placements en 2018, et 13 réassureurs) via un questionnaire dont les retours ont été clôturés le 15 janvier 2019.