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24 septembre 2019

Le marché de l’assurance se prépare à l’arrivée du PER*

Sous l’intitulé « Madelin, article 83, PERP : des relais de croissance à envisager. Le changement c’est maintenant ! », une plénière était organisée le 17 septembre aux Journées du Courtage sur la dynamique que va susciter la réforme de l’épargne retraite au sein du marché. Il y a là de réelles opportunités de développement pour le courtage, ont énoncé ses intervenants.

Le grand soir de l’épargne retraite se profile-t-il suite à la réforme Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) ? Quoi qu’il en soit, voilà bien une « formidable opportunité pour le marché, à l’heure où l’ambiance et la communication autour de la retraite sont très marquées, suite à la publication du rapport Delevoye », de l’avis de Thierry Rogez, directeur commercial courtage vie de Generali. A cet effet, Generali sera une des premières sociétés  à lancer, dès le 1er octobre, un produit retraite individuel en adéquation avec la loi Pacte. Quant au produit collectif issu de la loi Pacte, la filiale française de l’assureur italien le proposera à partir de janvier 2020 et les stocks de contrats déjà en portefeuille seront mis en conformité avec le PER. A ce stade, moins de 10 % des travailleurs non salariés (TNS) disposent d’une épargne retraite. Le champ des possibles est donc largement ouvert en direction des indépendants.

Mathieu Chauvin, directeur associé d’Eres, courtier spécialiste de l’épargne retraite, est persuadé que la révolution va avoir lieu. « La réforme est venue à bout de deux freins majeurs : l’effet tunnel et l’aliénation du capital en rente viagère. Il faut donner envie aux épargnants de préparer leur retraite grâce à la capitalisation et nous avons là toutes les cartes à jouer », s’enthousiasme-t-il. Côté assureurs et courtiers, on déplore cependant un calendrier extrêmement contraint afin d’être prêts.

Au sujet de la transformation des anciens contrats vers le PER, « si les titulaires devraient être prêts à faire évoluer leur Perco (plan d’épargne pour la retraite collectif) vers un PER, il y a des éléments à revoir dans les articles 83,qui nécessite des modifications dans les contrats. De ce fait, le grand soir aura plutôt lieu courant 2020 », diffère Olivier Dessane, directeur du développement épargne retraite entreprise chez Siaci Saint-Honoré.

Eres travaille depuis un moment avec les industriels afin d’être prêt à proposer dès début octobre une solution individuelle et collective. Concernant le collectif, « il y a tout un enjeu, pour les acteurs, autour de la gouvernance des produits. Par ailleurs, on attend un éclaircissement pour qu’un PER puisse être utilisé d’une entreprise à une autre lorsque le salarié change d’employeur », détaille Mathieu Chauvin.

Vers quel professionnel les particuliers et entreprises vont-ils se tourner pour contracter un PER ? Stéphane Dorge estime que « le courtier-CGP est l’un des meilleurs vecteurs pour distribuer ces produits de par son côté généraliste et parce qu’il a une connaissance approfondie de la situation de son client ». Quant à Thierry Rogez, il considère que c’est « l’opportunité d’avoir une concurrence exacerbée qui va obliger les courtiers à être encore meilleurs sur la qualité des produits et des services ». Concernant la rémunération relative à ces futurs produits, « La loi Pacte a sonné le glas des rémunérations en précomptes et justifie une commission linéaire. Les courtiers vont se pencher sur le sujet à condition que ça soit rémunérateur et que ça ne soit pas trop chronophage. Il va falloir faire preuve de créativité pour trouver de nouveaux modes de rémunération », avertit Stéphane Dorge.

Enfin, Mathieu Chauvin voit fleurir une centaine d’offres de PER sur le marché dans les mois à venir « mais un grand nombre disparaîtront, faute d’avoir atteint une taille de portefeuille suffisante ».

Geneviève Allaire

*Plan d’épargne retraite