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8 novembre 2018

Le gouvernement cherche à remédier à la hausse des arrêts de travail

Une mission a été chargée de dévoiler des propositions contre la hausse des arrêts de travail par le gouvernement et a d’ores et a déjà formulé dix mesures. Parmi celles-ci, deux ont été intégrées au PLFSS 2019 (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale) sous forme d’amendement et ont été adoptées par l’Assemblée nationale le 26 octobre.

Par un amendement, il devrait être possible de passer directement à un temps partiel thérapeutique sans avoir eu, au préalable, un arrêt maladie à temps plein. Un second amendement devrait imposer progressivement aux médecins de déclarer les arrêts de travail de manière dématérialisée.

Composée de Stéphane Oustric, professeur en médecine générale, de Jean-Luc Bérard, directeur des ressources humaines de l’équipementier pour l’aéronautique, l’espace et la défense Safran, et de Stéphane Seiller, conseiller-maître à la Cour des Comptes, la mission a déterminé deux causes principales à l’augmentation des arrêts de travail. D’une part, elle a observé que l’indemnisation des arrêts de travail croît plus rapidement que la masse salariale globale du secteur privé qui évolue elle-même entre 2 % et 4 % depuis 2014-2015. D’autre part, le recul de l’âge légal de départ à la retraite depuis le début de la décennie a entraîné une hausse du taux d’activité des seniors. Or, plus un salarié avance en âge, plus le risque qu’il se retrouve en arrêt de travail est élevé. 

La mission estime que les arrêts courts ont un impact limité sur les dépenses de l’Assurance maladie. En revanche, si les arrêts longs sont peu nombreux, ils concentrent l’essentiel des dépenses (voir encadré). Par conséquent, la mission estime qu’ « agir pour permettre un retour plus rapide au travail, dès que l’état de santé du salarié le permet, doit être un objectif central des politiques publiques, dans l’intérêt des personnes, des entreprises et de l’économie, et de celui du système d’assurance maladie ». En outre, elle pointe le fait que près de neuf millions de salariés ne bénéficient pas du système de couverture complémentaire obligatoire par l’entreprise. Ce constat pourrait-il enclencher une généralisation de la prévoyance dans les entreprises, à l’instar de l’ANI santé ?

A l’issue des premières conclusions de la mission sur les arrêts de travail, dix propositions sont listées (voir encadré 2). Les conclusions définitives de la mission seront rendues publiques à la fin du mois de décembre prochain.
 

 

Année 2017
(Source : Mission sur les arrêts de travail)
Proportion sur l’ensemble du nombre d’arrêts maladie Part de la dépense indemnisée par l’Assurance maladie Part de la dépense indemnisée par l’Assurance maladie à elle seule
Arrêts de travail de – de 7 jours 44% 4% 4%
Arrêts de travail de – de 15 jours 60% 9% 5%
Arrêts de travail de – de 30 jours 74 % 18% 9%
Arrêts de travail de + de 30 jours et – de 6 mois 93 % 56% 38%
Arrêts de travail de + de 6 mois 100 % 100 % 44 %

 

Propositions de mesures formulées à ce stade par la mission sur les arrêts de travail :
  • Ouvrir la possibilité du temps partiel thérapeutique, sans arrêt à temps complet préalable, dès le premier jour d’arrêt et sans mécanisme d’entente préalable.
  • Avant la mise en œuvre des dispositifs existants de régulation, privilégier dans un premier temps l’information et la formation de l’ensemble des médecins prescripteurs.
  • Rendre obligatoire l’utilisation du système dématérialisé d’avis d’arrêt de travail.
  • Systématiser la remise par l’assurance maladie à chaque entreprise d’un profil actualisé individuel simple « d’absentéisme maladie », la comparant dans son secteur aux entreprises de taille équivalente.
  • Informer systématiquement les praticiens sous format dématérialisé de leur pratique courante de prescription d’arrêts de travail.
  • Informer les praticiens hospitaliers de leur activité de prescription d’arrêts de travail.
  • Associer les collèges académiques de la médecine générale à l’actualisation des « fiches repères » de l’Assurance maladie.
  • Généraliser les nombreuses expériences concluantes de formation des internes en médecine à la prescription d’arrêt de travail et inclure ce thème dans la formation continue des médecins.
  • Rendre plus efficace la contrevisite employeur.
  • Généraliser au sein du service médical de l’Assurance maladie l’expérimentation de « facilitateur ».