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11 juin 2020

La prise en charge de la dépendance par l’Etat privilégiée par les Français

Selon une étude* de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) réalisée en 2017 et 2018 et parue en mai, les Français estiment que c’est à l’Etat d’intervenir financièrement vis-à-vis de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Le gouvernement a annoncé réfléchir à la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale pour la prise en charge de la dépendance. Une solution qui pourrait convenir aux Français puisque deux tiers d’entre eux pensent que l’Etat et les pouvoirs publics doivent financer la perte d’autonomie des personnes âgées. Une telle proportion de nos concitoyens avait déjà cet avis en 2014. En revanche, seulement 11 % considèrent qu’une assurance privée doit intervenir dans ce financement et 25 % jugent que la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie doit relever des enfants, des familles ou des personnes âgées elles-mêmes par le biais de leur effort d’épargne.

Un tiers des Français est favorable à la création d’une cotisation obligatoire pour tous qui servirait au financement de la perte d’autonomie, selon les chiffres de 2017. 20 % souhaiteraient que cette cotisation soit effective à partir d’un certain âge tandis que près de la moitié de la population préféreraient qu’elle soit facultative. Pour sept Français sur dix, l’aide doit être octroyée à ceux qui ont des revenus faibles et trois sur dix pensent qu’elle doit être attribuée sans condition de ressources. Chez les jeunes (18-24 ans), 43 % estiment que cette aide doit être universelle, contre 23 % des 65 ans et plus.

Parvenus au grand âge, 66 % de nos concitoyens ne souhaitent pas résider dans un établissement pour personnes âgées (+ 11 % par rapport à 2004) et même 40 % jugent cette possibilité « pas envisageable du tout » dont une forte proportion des 18-24 ans (72 %). Quant aux plus de 65 ans, ils sont 60 % à refuser ce mode de résidence. Si un de leurs parents proche perdait son autonomie, 18 % des Français envisageraient de le placer dans une institution spécialisée, 39 % s’occuperaient de lui à domicile, 25 % seraient disposés à l’accueillir chez eux et 18 % seraient prêts à l’aider financièrement afin qu’il demeure à son domicile.

Toujours selon le baromètre de la Drees, une personne sur cinq affirme aider régulièrement et bénévolement une personne âgée en perte d’autonomie, à son domicile ou en établissement. 60 % y consacrent moins de trois heures par semaine et 10 % y passent au moins 18 heures par semaine, sans prendre en compte le soutien moral apportée à la personne dépendante. Parmi ces aidants, 80 % ont le sentiment de ne pas être suffisamment soutenus et considérés dans ce rôle par les pouvoirs publics.

La Drees évaluait à près de 30 Mrds € le coût de la perte d’autonomie des personnes âgées en 2014, dont 80 % étaient pris en charge par les pouvoirs publics.

Geneviève Allaire

*Etude intitulée « Les Français souhaitent une prise en charge par l’Etat de la perte d’autonomie des personnes âgées » parue dans le n° de mai 2020 d’Etudes & Résultats effectuée auprès d’un échantillon d’au moins 3 000 personnes représentatives de la population et âgées de 18 ans et plus.