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22 mai 2018

L’assurance vie : une bicentenaire qui tient la forme !

Elle séduit une large proportion d’épargnants et, pourtant, elle affiche 200 ans au compteur. Retour sur quelques repères historiques pour l’assurance vie qui a su s’imposer, depuis près d’un demi-siècle, comme le placement préféré des Français.

Si les assurances sur la vie avaient été interdites par Colbert en 1681, c’est parce que l’homme d’Etat voyait en elles un « pari immoral ». Il faudra attendre plus d’un siècle pour que ce placement sorte des limbes, grâce à un arrêt du Conseil d’Etat du Roi de 1787 qui autorise à perpétuité une Compagnie royale des assurances sur la vie. Ses actionnaires sont Etienne Clavière, genevois huguenot, et des banquiers suisses, forts du succès d’une société d’assurances contre les incendies qu’ils avaient fondée l’année précédente. Mais la Révolution française met à mal cette ‘’jeune pousse de l’assurance’’ d’alors.  Il sera interdit de se livrer à ces activités spéculatives jusqu’à la Restauration.

En 1818, une décision du Conseil d’Etat ouvre la voie à l’assurance vie. Ses débuts sont timides. Selon le Cercle de l’Epargne, « l’idée de vendre des assurances sur la mort pose un réel problème moral en France, plus que dans les pays voisins ». Néanmoins, l’abandon du système des tontines et le développement des sociétés de secours mutuelles va favoriser leur expansion. L’assurance vie permet alors de financer les frais d’obsèques, de se voir attribuer une pension de retraite et, éventuellement pour la famille, de recevoir une allocation. Avec, en parallèle, le développement des compagnies d’assurance de 1844 à 1881, l’idée d’épargner pour sa retraite ou ses héritiers grâce à une assurance vie suit son chemin chez les Français.

Période difficile que celle de la Seconde Guerre mondiale pour l’assurance vie qui souffre de l’inflation au point que le capital garanti perde considérablement de sa valeur de 1940 à 1945. Les Français en conserveront de la défiance pendant de longues années. Il faudra attendre 1970 pour assister au décollage de l’assurance vie. Les épargnants se regroupent en associations. L’Afer et l’Agipi sont ainsi créées en 1976. Quant aux contrats en unités de compte, à capital variable mobilier ou immobilier, ils sont autorisés en 1969. Les banques se mettent, elles aussi, à vendre des assurances vie, la première étant la Société générale en 1963, à travers sa filiale Sogecap. Pour ce faire, certains établissements bancaires s’associent à des compagnies d’assurance.

C’est à partir des années 1990-2000 que l’assurance vie trouve son succès, favorisée par des taux d’intérêt élevés. Aujourd’hui, parvenue à maturité, « l’assurance vie croît à un rythme plus lent depuis 2011.  Si le montant des cotisations brutes se maintient à un niveau élevé, entre 120 et 130 Md€, celui des prestations a connu une forte progression ces vingt dernières années, passant de 30 à 120 Md€ », note le Cercle de l’Epargne. En mars 2018, l’encours des contrats d’assurance vie était, pour la France, de 1 681 Md€. Quant à l’un de ses rivaux, le Livret A, il vient lui aussi de célébrer ses 200 ans d’existence.

Geneviève Allaire

Sources :

– Article « Naissance de l’Assurance vie en France », Revue d’Economie Financière, n° 11
– Rapport d’information du Sénat publié en 98 « Assurons l’avenir de l’assurance »
– Article « Le Rôle irremplaçable de l’Assurance vie » par André Renaudin, Le Jaune et le Rouge, revue mensuelle des anciens élèves de l’école Polytechnique, n° 665, mai 2011
– Article « L’Assurance vie fête son bicentenaire », Mensuel du Cercle de l’Epargne n° 49, mai 2018.