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21 décembre 2018

En assurance santé, la part de marché des mutuelles s’érode, estime Facts & Figures

Si l’ANI, entrée en vigueur début 2016, a permis aux compagnies d’assurances et aux sociétés d’assurances mutuelles de gagner des parts de marché en santé, les mutuelles ‘’45’’ en ont perdues. Les institutions de prévoyance ont enregistré + 2,5 % de croissance en 2017 sur ce segment.

Le baromètre santé et prévoyance 2018, réalisé par le cabinet Facts & Figures, fait apparaître une érosion de – 0,7 % par an des parts de marché des mutuelles qui ne seraient donc pas ‘’montées dans le train de l’ANI’’. En cinq ans, elles ont perdu – 3 % de leurs parts de marché. Pour l’ensemble du marché, la dynamique de croissance a été de + 2 % en 2017 en santé dont + 4,9 % pour les assureurs.

Les groupes de protection sociale (GPS) ont, quant à eux, enregistré une baisse de – 0,3 % de leur chiffre d’affaire en santé collective entre 2016 et 2017. En prévoyance collective, ils ont pâti de la concurrence tarifaire. « Cette bataille a aussi eu pour conséquence de dégrader fortement leurs ratios combinés et de faire entrer en perte plusieurs d’entre eux », souligne Cyrille Chartier-Kastler, Président de Facts & Figures. En 2017, les assureurs détenaient 79,7 % du marché de la prévoyance et la part de marché des GPS était stable, à 17,5 %.

A la fois sur la santé et la prévoyance, les GPS ont traversé deux années délicates : 2015 a connu une décroissance de – 1,3 % en 2015 et 2016 était stable (+ 0,1 % de croissance). 2017 a été plus favorable avec une dynamique de croissance de + 3,3 % pour les organismes paritaires, selon les calculs de Facts & Figures. Les assureurs, pour leur part, s’en sortent bien en santé et en prévoyance, avec une croissance de + 3,1 % en 2016 et de + 4,4 % en 2017, ce qui fait dire à Cyrille Chartier-Kastler qu’ils sont « les principaux bénéficiaires du mouvement de concentration et de restructuration des mutuelles santé, amenant le plus souvent à une logique où ‘’1 + 1’’ conduit en fait à ‘’moins que 2’’ ».

Sur la période 2013-2017, on notera une croissance bien dynamique pour l’assurance emprunteur (+ 2,14 %), la prévoyance individuelle (+ 3,79 %), l’individuelle accident (+ 3,88 %) et la santé collective (+ 4 %), due à l’ANI pour cette dernière progression, toujours selon le baromètre de Facts & Figures. Le cabinet estime les ratios de sinistralité meilleurs en assurance individuelle qu’en collective. La santé/prévoyance Madelin et la santé individuelle sont des produits où les marges sont importantes, le niveau de charges de prestations étant de 75 % sur la première typologie d’assurance et, sur la deuxième, de 68 % pour les assureurs ou de 78 % pour les mutuelles.

Selon Cyrille Chartier-Kastler, « les deux activités les plus contributrices pour les réseaux de distribution en santé et prévoyance sont respectivement l’assurance emprunteur, avec 31,7 % des charges de distribution et seulement 12,6 % de l’activité, et la prévoyance individuelle (28,3 % des charges de distribution pour 21,5 % de l’activité) ». A l’inverse, la prévoyance collective représente 5,2 % des charges de distribution mais 22,8 % de l’activité.

Le baromètre met en avant la prévoyance individuelle comme le segment le plus rentable du marché santé et prévoyance, son résultat technique brut global étant de 59 %. Elle est suivie par l’assurance emprunteur (résultat technique global de 24,3 %). A l’autre extrémité, la santé collective est le segment le moins rentable, talonnée par la prévoyance collective.

Geneviève Allaire