Contrats responsables : premiers effets de la réforme sur l’optique

Via la réforme d’avril 2015, la prise en charge en optique des contrats responsables de complémentaires santé avait été plafonnée et le renouvellement des lunettes avait été limité à une paire tous les deux ans. La Drees vient de publier une étude montrant des effets de la réforme sur la consommation optique.

Selon l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), les conséquences de la réforme ont été, d’une part, une diminution du nombre de lunettes vendues et, d’autre part, une baisse de la proportion d’équipements vendus à des tarifs supérieurs aux plafonds fixés par le contrat responsable. Les prix des montures ont été fortement concentrés autour de 150 €. Pour rappel, les plafonds introduits en optique dans les contrats responsables en 2015 sont de 470 € pour des lunettes à correction simple et de 750 € pour les lunettes à correction complexe, y compris un maximum de 150 € pour la monture.

La Drees a calculé que le nombre de lunettes vendues a diminué de 3 % en 2017, après avoir augmenté de 1 % en 2016. Ce report de l’effet à 2017 pourrait s’expliquer parce que les régimes frais de santé des entreprises avaient la possibilité de différer leur mise en conformité avec les nouveaux contrats responsables jusqu’au 1er janvier 2018. Les assurés en collectif régis par un ancien contrat ont pu en profiter, en 2016, pour s’équiper avant de voir leurs garanties optiques revues à la baisse.
 
En termes de tarifs, 41 % des montures ont été vendues plus de 150 € en 2017, soit un niveau comparable à celui de 2010. Mais la Drees a observé « une plus forte concentration autour du plafond de prise en charge fixé de 150 € ».  De fait, en 2010, 39 % des montures étaient vendues entre 120 € et 179 €, contre 47 % l’an passé. Pour ce qui est des verres, le tarif des équipements  complexes a légèrement augmenté en 2016 (+0,1 %) et celui des équipements simples est en hausse de + 1,3 % en 2017. Comme l’explique la Drees, « les effets modérés de la réforme sur les prix en optique peuvent s’expliquer par les niveaux relativement élevés des plafonds au regard des prix les plus souvent pratiqués et par le fait que, malgré la baisse des garanties les plus élevées, les personnes ont pu consentir à payer leur équipement à un prix fort ». La Drees y voit également le rôle des surcomplémentaires qui ont pu compenser la limitation des remboursements due aux nouveaux contrats responsables.
 
Afin de prendre la pleine mesure de la réforme sur l’optique, il faudra, de toute façon, attendre une analyse de ces mêmes données sur 2018, année où la totalité des assurés s’est retrouvée soumise à des règles identiques.