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30 juin 2017

Comment faire face à l’augmentation des dépenses de santé ?

En 2015, le financement de la santé a représenté 12 % du PIB de la France, soit 262 Md€. Depuis 2010, ces dépenses augmentent d’1 ,5 % à 2,5 % chaque année. Le 27 juin, un colloque de la Chaire Transitions démographiques, Transitions économiques a évoqué des pistes pour faire face à cette hausse.
 

Alors que la répartition du financement de la santé entre la Sécurité sociale (76,4 % + 1,4 % pour la CMU), les complémentaires santé (13,5 %) et les ménages (8,5 %) est stable depuis 15 ans, le taux d’effort pour acquérir une complémentaire santé est de plus en plus élevé. Les cotisations ont en effet augmenté car le régime complémentaire rembourse aujourd’hui 26 Md€ par an alors qu’il prenait en charge 15 Md€ en 2001, même si le reste-à-charge des ménages français en santé est l’un des plus bas des pays de l’OCDE. Selon cette organisation, le gaspillage représente 20 % à 30 % des dépenses de santé. « On encombre les établissements et on prescrit des examens inutiles. Les coûts du transport augmentent considérablement alors que la télétransmission pourrait résoudre bon nombre de situations. L’hôpital est dans un état de déliquescence total car on y a introduit le fonctionnement de l’entreprise mais cela n’a pas marché », se désole Guy Vallancien, professeur de médecine. Un tantinet provocant, le Professeur d’économie à Paris Dauphine Claude Le Pen se demande : « est-ce que ça vaut le coup de consacrer 262 Md€ par an à la santé ? Les Français semblent l’approuver ».

Un modèle à réinventer

A cause du vieillissement de la population et de la hausse du coût des techniques médicales, les dépenses de santé pourraient être multipliées par deux d’ici 2050-2060 si rien n’est fait. Le remboursement de l’optique par les complémentaires a eu un effet inflationniste, le corollaire ayant été un doublement des opticiens dans l’Hexagone depuis les années 2000. Du fait de leur augmentation, les affections longue durée ont un poids croissant dans la prise en charge de la Sécurité sociale. « La tendance générale est plutôt à la démutualisation. Il va falloir aller chercher des contributions privées. Cependant, il n’y a pas d’accompagnement pour éclairer les patients sur la qualité des soins reçus ou des biens médicaux achetés. Nous travaillons sur l’articulation entre le régime obligatoire et le régime optionnel et il y a matière à faire pour résoudre une partie des problèmes  », remarque Stéphane Le Bouler, Secrétaire général du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM). Avec le principe de solidarité, les plus de 75 ans contribuent à hauteur de 14 % de leur consommation. Pour leur part, les 45-55 ans paient trois fois plus qu’ils ne reçoivent du système. Peut-on parler d’équité intergénérationnelle ? La prévention, dont la dépense est chiffrée à 15 Md€ par an, entre aussi en compte. « Il faudrait créer une structure qui aurait une vision globale des déterminants de la santé », suggère Jean-François Thebaut, ancien Président de la Commission évaluation économique et santé publique de la Haute Autorité de Santé. Guy Vallancien appuie cette idée : « tant que l’on n’analysera pas comment est utilisé l’argent dans le domaine de la santé, on n’avancera pas ». Un sujet très délicat que celui de s’attacher aux dépenses ‘’utiles’’ et d’envisager des régulations. Il va cependant bien falloir s’y atteler dans la perspective de la soutenabilité du budget de la Sécurité sociale. Ne perdons pas non plus de vue l’ampleur du déficit de l’Assurance maladie, même si les taux d’intérêt bas semblent avoir quelque peu ‘’dilué’’ le problème.
 

Geneviève Allaire