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29 mars 2019

Le Déjeuner des Souscripteurs de PLANETE CSCA Ile-de-France & Ouest

Le Déjeuner des Souscripteurs organisé par la CSCA Ile-de-France & Ouest s’est tenu le 20 mars dernier et a connu le même succès que les années précédentes avec plus de 150 participants courtiers adhérents et souscripteurs assureurs.

Carglass et pour cette Année Union d’experts (retrouvez les photos et les présentations sur PLANETE CSCA IDFO) étaient les partenaires privilégiés de ce rendez-vous maintenant bien connu des professionnels du secteur.
 
Echange et convivialité étaient les maitres mots de cette édition où de nombreux courtiers et assureurs avaient fait le déplacement. Jérémy SEBAG a ainsi accueilli les différents participants rappelant le lien important qui existe entre le courtier et ses interlocuteurs que sont les souscripteurs. Pour cette édition, la région a souhaité aborder de manière plus complète certains sujets d’assurance entreprise par l’organisation de 2 tables rondes : en IARD entreprise et en assurance collective.

L’assurance de personnes également au menu du Déjeuner des Souscripteurs

La table ronde animée par le Président de la Commission Assurances Collectives de PLANETE CSCA, Yan Le Men, était consacrée à l’assurance de personnes et s’est penchée sur le RGPD (Règlement général de la protection des données) et le 100 % Santé. Une première pour ce rendez-vous traditionnellement réservé à l’IARD.

Le RGPD a des impacts sur l’assurance collective car les courtiers sur ce segment sont amenés à traiter un grand nombre de données personnelles dans leur pratique quotidienne, notamment pour les actes délégués. Ludovic Daugeron a indiqué que « PLANETE CSCA a milité en faveur de la reconnaissance de la co-responsabilité dans le traitement des données personnelles et a obtenu gain de cause auprès de la CNIL. Il revient donc d’étudier quel est le rôle de chacun, assureur et courtier pour chaque traitement, en vue de définir les niveaux respectifs de responsabilité ». La mise en conformité des courtiers et/ou assureurs avec le RGPD passe par six étapes : recenser les traitements dans lesquels figurent des données personnelles et les trier, étudier les niveaux respectifs de responsabilité de chaque traitement, s’assurer que les consentements sont licites, informer les personnes du traitement de leurs données et, en dernier lieu, sécuriser les data.

Dans un second temps, Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche Partenaires, a expliqué les changements apportés par le 100 % Santé. Cette réforme a pour objet de permettre aux assurés  d’accéder à des soins dentaires, optiques et audio sans reste à charge. Elle va transformer les contrats santé en véritables ‘’casse-têtes’’ puisque, dans le domaine de l’optique par exemple, de trois planchers actuels ils passeront à 30 planchers en 2020. Les contrats santé sont déjà très complexes dans leur fonctionnement actuel et le 100 % Santé va les rendre totalement incompréhensibles pour les assurés au moment où les Pouvoirs Publics demandent plus de lisibilité aux offres complémentaires (…) Carte Blanche Partenaires prévoit que 10 % des équipements optiques et 30 % des audioprothèses vendus, ainsi que 46 % des actes prothétiques réalisés seront ceux du 100 % Santé. Concernant les audioprothèses, le réseau de soins évalue à + 154 % la hausse des remboursements par les complémentaires. « Le nouveau plafond de remboursement des audioprothèses sera de 1 700 euros par oreille, soit un montant supérieur au coût actuel moyen d’une audioprothèse. Il y a fort à parier que les audioprothésistes vont en tirer parti et revoir leurs tarifs à la hausse », pointe Jean-François Tripodi. En optique, si l’Assurance Maladie va augmenter la prise en charge sur les paniers de soins 100 % Santé, celle-ci est déjà tellement faible qu’elle ne sera rehaussée que de quelques centimes par paire de lunettes. A propos du dentaire, Jean-François Tripodi a indiqué que les complémentaires santé vont devoir faire face à + 147 M€ de remboursements supplémentaires, somme qu’il va bien falloir trouver.

Geneviève Allaire

 

Matinale « des souscripteurs » : Etat des lieux de la souscription pour 2019 en construction et défaillance du marché

Cette année, PLANETE CSCA Ile-de-France & Ouest innove et anime une table ronde exclusive à l’Iard, en parallèle de celle sur l’assurance de personnes. En Modérateur principal, Jean-François Walbert de France Courtage, rappelle que le marché de l’entreprise s’est longtemps installé dans une tendance baissière qui s’estompe peu à peu. Martine Lardenois, directeur souscription chez MMA, parle « d’un contexte de marché défavorable. Elle rappelle des chiffres du marché : en DAB (dommages aux biens), pour 2017 nous avons observé une évolution des primes de 0,6 % et des sinistres de 3,9%. En risques industriels, ces chiffres représentent respectivement – 1,5% et 10,8%. 2018 confirme cette tendance : 2,5% en DAB pour l’évolution des primes et 8,8% en évolution des sinistres. Les risques industriels enregistrent 1,6% en évolution des primes et 2% en évolution des sinistres. Régis Lemarchand, membre du Comité exécutif de Generali France, « confirme un cycle baissier depuis 15 ans avec des signes récents de raffermissement. Aucun retournement violent de cycle observé en la matière, mais que des majorations ciblées pour 2019. En fait la technique va reprendre des couleurs avec une plus grande sélectivité », conclut-il.
L’occasion pour le modérateur d’embrayer sur le cœur du débat : la construction.

Assurance construction : « tous coupables »

Il rappelle que les échanges portent non sur les défaillances mais sur leur impact sur le marché de la souscription. Martine Lardenois est la première à ouvrir le feu et centre le débat sur le nombre de contrats défaillants sur le marché de la construction : « 10 000 selon les chiffres de la FFA ; nous en avons repris 600 globalement à des conditions particulières : le prospect ne doit pas avoir été garanti plus de 2 ans auprès de l’assureur qui a disparu. LA stat sinistres assureur (s) sur 5 ans minimum doit obligatoirement être fournie pour étudier favorablement l’affaire. D’autre part, les reprises ne doivent pas concernées les activités réservées ou les activités classées en risques très lourds. LA notation financière reste donc un critère prégnant ».  Et d’ajouter : avec une reprise du passé, il est indispensable de connaitre l’activité passée qu’il demande de garantir ». D’autres assureurs tel AXA et Millenium ont également repris des contrats d’assureurs défaillants. Cependant, il reste difficile de déterminer le nombre de contrats sans repreneur. Mais le débat dans la salle tourne autour de la réalité des chiffres quand Ronny Sebag de la commission construction de PLANETE CSCA parle plutôt de « 100 000 contrats qui se seraient, selon différentes informations qui circulent sur le marché, trouvés en grande difficulté du fait d’assureurs défaillants intervenant en LPS ». Pour le représentant de Generali, il s’agit d’une défaillance globale du marché qui nécessite désormais un effort de pédagogie accrue pour les compagnies et les courtiers.

Le dernier mot revient à Jean-François Walbert. De son aveu, en reprenant la formule de Régis Lemarchand :« nous sommes tous coupables, depuis les régulateurs européens qui n’ ont pas eu d’action de contrôle suffisante, aux assureurs qui ont établi des parcours de souscription parfois trop rigides ayant poussé les clients dans les bras de nouveaux entrants peu regardants et aux tarifs complaisants et aux courtiers dans l’exercice de leur devoir de conseil. De ce point de vue, le marché doit travailler pour des solutions plus adaptées. »

Perte d’exploitation sans dommage. Quelle couverture ?

Le deuxième débat de cette matinale a porté sur la perte d’exploitation sans dommages. Antoine Rouge de Groupe ROUGE, était modérateur et plante un décor marqué par les manifestations des « gilets jaunes »  et le cas de la rue de Trévise, qui ont mis en lumière cette problématique.

Un constat : les assureurs se montrent plus « frileux » quant à couvrir les PME/PMI, notamment. Comment dans ce contexte couvrir nos clients confrontés à la perte d’exploitation suite à interdiction d’accès à leurs immeubles (cas de la rue de Trévise, par exemple), à l’interdiction d’ouvrir un magasin pour risques d’attentats, à des pertes d’exploitation suite à un événement. Si certains dommages sont assurables et que le marché accepte ces risques, il semble démuni  face à des évènements plus inhabituels tels que les « gilets jaunes ». Un constat : le risque est difficile à évaluer. Pour Martine Lardenois, « nous sommes confrontés à un problème de mutualisation, de cumul et de modélisation. Il faudrait faire réfléchir le marché. ». Selon une voix de l’auditoire, « on pourrait conduire un recours contre l’Etat pour non maintien de l’ordre public » ; une autre voix reconnaît la difficulté d’une telle initiative qui se rapproche davantage des risques spéciaux.
Concernant la Rue de Trévise, les assureurs sont à la fois en attente des causes et responsabilités et en étroite collaboration pour répondre aux urgences et notamment les victimes de l’explosion.

Sur le point des attentats, les assureurs sont prêts à l’étendre sous réserve que le CCA l’intègre dans ses garanties. Pour des cas comme « les gilets jaunes », les assureurs ne sont pas prêts du tout sur la question et pensent que c’est un sujet relevant du risque politique.
 

Emmanuel Mayega