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7 février 2017

Un univers de risques en plein chamboulement

Etrange période que celle que traversent actuellement les entreprises. Alors qu’aucun sinistre majeur n’est venu réellement perturber l’équilibre de marché (ni naturel, ni financier, ni même les attentats…), les menaces et incertitudes sont tellement prégnantes qu’elles flottaient au-dessus des allées des Rencontres de l’Amrae.    
 

« Jusqu’ici, tout va bien … », comme le disait Mathieu Kassovitz. Lors des 25èmes Rencontres de l’Association pour le Management des Risques et des Assurances des Entreprises (AMRAE), qui se sont tenues du 1er au 3 février à Deauville, l’ambiance était quelque peu particulière. Certes, les festivités ont, cette année encore, battu leur plein pendant les trois jours, après des journées de réflexion, de travail et d’échanges bien remplies. Malgré tout, on sentait bien que le cœur n’y était pas tout à fait. En cause, notamment, le contexte économique et géopolitique de ces derniers mois (lire le Billet de Robert Leblanc, Président d’Honneur de PLANETE CSCA), qui n’augurent rien de bon, selon la Présidente de l’Amrae Brigitte Bouquot.

Des événements immatériels passés du cas d’école à la réalité
« Quel est le constat de 2016 ? L’année 2015 a marqué la prise de conscience des risques systémiques avec la Cop 21 et le réveil douloureux quant à la menace terrorisme. L’année 2016 a été encore plus violente et disruptive, avec un cortège d’évènements politiques tout aussi improbables que décisifs pour l’Europe et le Monde. A nouveau la France a été meurtrie par le terrorisme à l’approche d’une échéance électorale majeure. Pour les entreprises en 2016, alors que nous mettions au carré les risques opérationnels pour élargir les couvertures face au terrorisme et aux inondations, nous avons vu des évènements, des effets papillon immatériels, restés jusque-là cas d’école mais rendus possibles par la transparence Internet : Dieselgate, retrait du Galaxy note Samsung7, attaque cyber de Yahoo, manipulation de la communication financière de Vinci et bien d’autres… », a déclaré Brigitte Bouquot, Présidente de l’Amrae lors de son allocution d’ouverture. Pour autant, ces fraudes (Dieselgate), sinistres industriels (Galaxy note Samsung 7) ou attaques de la réputation d’une entreprise (Vinci) n’ont rien de nouveau. Alors, pourquoi ce ton si alarmiste ? En fait, il semblerait que ce soit davantage les transformations à l’œuvre et la peur de l’inconnue qui inquiètent certains acteurs. « C’est justement dans ce paysage mouvant que la transformation numérique s’est imposée en passant de l’écran radar des stratèges à l’agenda opérationnel de toutes les entreprises. La vague digitale, qu’Henri de Castries, le Président d’Axa, nous avait annoncée en 2013 à Cannes, est bien là ! Et elle avance à vitesse exponentielle », a confirmé la Présidente de l’Amrae.
Dans une intervention brillante, où elle a dressé un état des lieux dans concessions des métamorphoses en cours tout en rappelant néanmoins que sans risque il n’y a pas d’opportunité, Brigitte Bouquot a pointé les trois principales incertitudes qui pèsent sur les entreprises.

Des incertitudes majeures à conjurer
L’incertitude juridique tout d’abord, car la technologie va toujours plus vite que la réglementation et les législateurs. « Le partage des responsabilités le long de la chaîne de valeur devient une jungle contractuelle », selon elle, citant l’exemple du véhicule autonome. L’incertitude du transfert à l’assurance ensuite, « face à des actifs intangibles qui ne figurent pas dans les bilans comptables et peuvent pourtant causer des dommages majeurs ». Enfin, « la grande inconnue est celle des failles de sécurité », selon Brigitte Bouquot, parlant de « trou noir qui ne se referme pas » : vol de données, prise de contrôle des grands systèmes opérationnels (transport, énergie, etc.) des économies, etc.

Les courtiers indispensables
Or, face à ces menaces, « force est de constater que les politiques de sécurité des entreprises, et leur gouvernance, ne sont pas effectives partout. Quant aux couvertures d’assurance, elles sont encore un assemblage baroque malgré les remarquables efforts des partenaires des entreprises et de leurs risk-managers, c’est-à-dire les assureurs et les courtiers », a-t-elle souligné. Pour relever le défi majeur de toutes ces nouvelles prises de risques, la Présidente de l’Amrae a lancé un appel aux partenaires des entreprises. « Ce défi se gagne également dans et grâce (à) l’écosystème des assureurs, des courtiers et des experts. Capital collatéral, service à haute valeur ajoutée, technicité : ces trois fondamentaux nous sont indispensables ! ».  

Catherine Dufrêne

 

La 25ème édition en quelques données

Cette année encore, les Rencontres de l’Amrae ont enregistré une belle affluence, et réuni 2 441 congressistes, parmi lesquels de nombreux courtiers ; plusieurs adhérents de PLANETE CSCA étaient d’ailleurs partenaires de l’événement (Aon, Diot, Gras Savoye, Marsh, Siaci Saint Honoré, Verspieren…). Signes des temps, les ateliers d’informations qui ont accueilli le plus de participants concernaient la protection des données personnelles, la perte d’exploitation sans dommages matériels (grand sujet de marché après les attentats), les programmes internationaux d’assurance, les cyberattaques, la D&O et le devoir de vigilance ou encore la digitalisation.