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4 janvier 2017

Un bilan de la loi Hamon 2 ans après

Elle était annoncée comme une réglementation lourde de conséquences pour les assureurs qui risquaient de subir des départs massifs de clients à la recherche de meilleurs prix. Deux ans après, la loi Hamon n’a finalement pas fondamentalement changé le paysage.
 

A la différence de beaucoup de secteurs marchands, celui de l’assurance a longtemps bénéficié de portefeuilles clients quasi-captifs. Ils l’ont d’autant plus été que les conditions de dénonciations étaient drastiques. Avant l’avènement de la loi Hamon, il fallait s’y prendre plusieurs mois à l’avance pour demander la résiliation d’un contrat, en respectant une procédure particulière. Résultat, le taux d’attrition restait l’un des plus bas de tous les secteurs économiques. Les effets possibles liés à la facilitation de changer d’assureur ont donc été craints et combattus par bon nombre d’entre eux. Le marché bruissait de l’idée d’une migration massive de portefeuilles d’un assureur à la concurrence ; ou encore de stratégies de conservation de clients parmi lesquelles la multi-détention et la multiplication de prestations pour améliorer la qualité de services.

Pas de turn-over massif
Un an après, des observateurs ont fait un premier point. La FFSA (aujourd’hui FFA) a parlé d’«un impact visible mais contenu ». En d’autres termes, « le turn-over sur les portefeuilles, c'est à dire le nombre de contrats qui sont passés d'une compagnie à l'autre, a augmenté de 1,1 % en assurance auto et 1,5 % en habitation. Pour information, en 2014, le pourcentage d'assurés qui changeaient d'assureur était de 13,8 % en auto (environ 6,6 millions de contrats) et 12,6 % en habitation (environ 5 millions de contrats) », comme l’indique Hyperassur.com. Pour la deuxième année de l’application de la Loi, l’évolution semble plus significative.

Un peu plus de 7 Français sur 10 en auraient déjà entendu parler
L’étude* réalisée par Odoxa pour le site de comparaison LesFurets.com considère que 71 % des Français, ce qui représente un bond de +8 points par rapport à 2015, déclarent avoir entendu parler de la loi Hamon. Mieux, 15 % disent en avoir profité pour résilier un contrat, soit quand même une hausse de 6 points par rapport à 2015. Autre enseignement, 8 % des consommateurs en ont profité pour rediscuter avec leur assureur actuel de leurs conditions tarifaires. En définitive, ce sont 23 % des Français qui ont eu recours à la loi Hamon ; une minorité, donc, à être passée à l'action, au regard du buzz enregistré sur le sujet. Malgré tout, cette loi est, au moins, mieux connue des consommateurs. Pour l’institut de sondage 0doxa, 62 % des consommateurs qui ont déjà profité de la loi Hamon invoquent leur volonté de « payer moins cher » pour justifier leur changement de contrat d'assurance. Viennent ensuite la volonté d’adapter son contrat d’assurance à un contexte personnel (16 %), l'envie d'avoir de meilleures garanties (12 %) ou encore le fait de supprimer des doublons (6 %).
A l’avenir, cette loi devrait sûrement atteindre son but premier : créer les conditions d’une concurrence parfaite, sa vocation finale étant de protéger le consommateur.


* Enquête réalisée par Odoxa pour LesFurets.com les 20 et 26 octobre sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Emmanuel Mayega