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16 juin 2017

Les grandes tendances des comportements chez les épargnants

Certains économistes commencent à dire que la crise ayant démarré en 2008 a plus d’impacts sur l’économie que celle de 1929. Une crise qui a poussé les épargnants vers les produits d’épargne sécuritaires. 62,7 % du patrimoine financier des Français sont investis sur des actifs non risqués.
 

Preuve en est, les comptes de dépôts à vue ont vu leur encours augmenter de 100 Md€ en dix ans. Car les Français veulent avant tout la sécurité, puis la liquidité, le rendement n’apparaissant qu’en troisième position dans les critères de choix des produits d’épargne. « Sur les deux dernières décennies, la caractéristique majeure de l’évolution du patrimoine français est le transfert massif des dépôts à vue vers l’assurance vie », a noté Catherine Lubochinsky, professeur à l’Université de Paris II et membre du Cercle des économistes, lors de la Convention annuelle de l’Association française des conseils en gestion de patrimoine certifiés qui s’est tenue le 15 juin. Si d’aucuns considèrent que les Français ne sont pas rationnels dans la manière de gérer leur épargne, on se rend compte que ce qui a le plus rapporté de 1990 à 2000, c’est l’assurance vie en euros, avant l’immobilier. Ce choix de placement était donc logique de la part des épargnants.

Les deux-tiers du patrimoine des ménages sont composés d’immobilier, le premier investissement  étant, en règle générale, l’acquisition de la résidence principale. Particulièrement en 2016 où la collecte a été de 5,5 Md€, la ‘’pierre-papier’’ ou les SCPI immobiliers ont connu un véritable engouement. Pourtant, c’est un placement de long terme, le capital n’est pas garanti et les frais de souscription et de gestion sont élevés, autour de 10 % en moyenne, pour un rendement moyen de 4,63 %.

Il est surprenant que les Français détiennent autant d’immobilier alors que la rentabilité nette n’est que de 1 à 2 % par an. Peut-être est-ce parce qu’ils visent une belle plus-value à la revente ? Selon Catherine Lubochinsky, « à l’avenir, l’immobilier connaîtra une taxation beaucoup plus élevée car on ne peut lui faire franchir les frontières. Si la taxe d’habitation disparaît, il est vraisemblable que la taxe foncière augmente, de même que les taxes sur la transmission successorale ».

« Un des effets de la crise, pointe Philippe Crevel, c’est que, depuis trois ans, moins de Français épargnent ». Le président du Cercle de l’épargne attribue deux raisons à cela : soit ils n’ont plus les moyens de le faire, soit ils ont perdu confiance dans les produits d’épargne.
 

Geneviève Allaire

Principaux placements financiers des ménages pour l’année 2016 en France
 

Actifs liquides et non risqués 1084,8 Md€ 24 %
dont Dépôts à Vue 406,4 Md€ 10 %
dont Livrets d’épargne et Comptes épargne logement 597,4 Md€ 13.2 %
Autres actifs non risqués 1750,7 Md€ 38.7 %
dont Plans épargne logement et Plans d’épargne populaire 270 Md€ 6 %
dont assurance vie en €  1409 Md€ 31.1 %
Actifs liquides risqués 579 Md€ 12.8 %
dont actions cotées 204,7 Md€ 4.5 %
dont OPC non monétaires 307,5 Md€ 6.8 %
Autres actif risqués 1 111 Md€ 24.5 %
dont actions non cotées 818,5 Md€ 18 %
dont assurance vie en Unités de Compte 292,5 Md€ 6,5 %
TOTAL
(source : Banque de France)
4 525,5 Md€ 100 %