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3 octobre 2019

Les cabinets de courtage d’assurance face au défi de la réglementation

Le cabinet d’études Aprédia vient de publier son « Livre bleu  2019 sur les courtiers d’assurance ». Dans un contexte d’appropriation de la directive sur la distribution en assurance (DDA) et du Règlement général de la protection des données personnelles (RGPD) par ces intermédiaires, où en sont les cabinets ?   

En incluant le dirigeant, les cabinets de deux personnes représentent 22,9 % de l’ensemble, ceux de trois à cinq personnes comptant pour 31 % du total. Leur proportion a diminué respectivement de – 1,1 % et de – 3 %. Pour leur part, les cabinets de plus de 10 salariés ont augmenté de + 3 %  et en représentent 12 %. Aprédia estime que « pour la grande majorité des cabinets de courtage d’assurance, le mouvement tend plutôt vers des équipes structurées mais resserrées, voire restreintes. Il est vrai que l’accroissement de l’utilisation des outils digitaux permet d’absorber une grande partie des procédures administratives ». En moyenne et comme lors des deux années précédentes, le dirigeant d’un cabinet de courtage est âgé de 55 ans.

58 % du chiffre d’affaires des cabinets de courtage est réalisé en assurances de biens et de responsabilité, les contrats individuels d’assurances de personnes valant pour 25 %. Les contrats collectifs d’assurances de personnes comptent pour 14 % de leur activité. Le conseil n’équivaut qu’à 2 % du chiffre d’affaires. En majorité, les cabinets ont une activité généraliste. Seulement 19 % se concentrent sur une unique branche d’activité, l’assurance de biens et de responsabilité pour 63 % d’entre eux. 62 % des courtiers ont leur propre site Internet (60 % en 2017) et 27 % utilisent les réseaux sociaux (25 % en 2018).

Alors que le nombre de clients par cabinet avait diminué en 2018 à 2 415 clients en moyenne, on est remonté à 2 516 clients en 2019. Aprédia note une stabilité de la typologie de la clientèle : 47 % sont des particuliers, 35 % sont des entreprises et 17 % sont des chefs d’entreprise, des artisans ou des commerçants. En IARD, les principaux fournisseurs des cabinets de courtage sont, par ordre décroissant, Allianz, Axa, Generali, MMA et Swiss Life. En assurance santé, Swiss Life est le premier fournisseur, suivi par April, Generali, Allianz et Axa.

Côté réglementaire et alors que la DDA est en vigueur depuis un an, 67 % des courtiers considèrent que la réglementation encadrant leur métier « est un frein à l’innovation » (77 % en 2018) tandis que 7 % estiment « qu’elle favorise l’innovation » (13 % en 2018). 90 % des cabinets perçoivent leur équipe comme suffisante pour y faire face mais une proportion inférieure (70 %) pense répondre à toutes les obligations qu’elle entraîne. Quant au RGPD, 86 % des cabinets annoncent être en règle à son égard, même si 27 % affirment avoir ou avoir eu des difficultés à se mettre en conformité. 47 % des cabinets sont favorables au projet d’auto-régulation du courtage d’assurances, une proportion équivalente y est plutôt défavorable, et 7 % n’ont pas d’opinion à ce sujet.

Enfin, à propos de l’activité des cabinets depuis le début de l’année, 45 % la jugent « plutôt satisfaisante », 50 % la perçoivent comme « stable » et 7 % l’estiment « plutôt insatisfaisante ». A l’aune de ces enseignements, « la profession de courtier d’assurances est sous tension », analyse Aprédia, parce que les nouveautés réglementaires mettent « les cabinets à l’épreuve ». « Cette transformation a forcément un impact – au moins provisoire – sur la rentabilité des cabinets et impose une nouvelle approche de leur modèle économique », ajoute Aprédia.

Geneviève Allaire

 

* Etude quantitative réalisée auprès de 2 381 cabinets de courtage et étude qualitative menée auprès de 120 cabinets représentatifs pendant 2019. Exclusion de l’échantillon des cabinets travaillant quasi exclusivement avec un seul fournisseur, de ceux exerçant une activité de courtage à titre accessoire, des cabinets sur un seul risque et des cabinets de conseils en gestion du patrimoine.