Les assureurs vont bien, merci pour eux !

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a livré son bilan pour 2016. Bonne nouvelle, les assureurs qui opèrent sous sa supervision ont confirmé leur solidité, même à l’aune des nouvelles exigences en capital inscrites dans Solvabilité 2, applicables depuis le 1er janvier 2016. Cela dit, plusieurs zones de vulnérabilité subsistent et l’ACPR entend bien maintenir sa vigilance.
 

Peu de nouveauté pour les acteurs du secteur en 2016. Pour leur premier exercice contraint par les règles prudentielles de Solvabilité II, les assureurs relevant de la supervision de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ont démontré leur bonne santé. Tout en soulignant le « bon niveau de résilience » de l’assurance française en dépit d’un environnement de taux défavorable, Bernard Delas, Vice-président de l’ACPR, précise que « les résultats opérationnels de l’ensemble du secteur enregistrent une légère progression par rapport à 2015 aussi bien en assurance vie qu’en assurance non vie. Néanmoins, les résultats techniques de la branche RC automobile ainsi que de l’assurance santé collective restent très dégradés.  La rentabilité des capitaux propres devrait rester proche de 8% soit au même niveau qu’en 2015. Le ratio moyen de solvabilité des assureurs supervisés par l’ACPR se maintient à un niveau satisfaisant. Il est stable, autour de 200%, fin 2016 en assurance vie et progresse, en assurance non vie, de 250% fin 2015 à 276% fin 2016 ».

Un bon point en assurance vie
L’an passé, l’autorité de contrôle a été particulièrement attentive à la façon dont les assureurs géraient l’environnement de taux bas, notamment en assurance vie. Sur ce point, l’ACPR a, une fois n’est pas coutume, salué l’attitude de la plupart d’entre eux. « La modération des taux servis en assurance-vie est nécessaire pour préserver leur solvabilité. C’est une tendance que nous avons heureusement observée en 2016 sur les supports en euros, même si le rendement moyen servi reste significatif à 1,9%. Le contexte de taux bas a également favorisé une réorientation de l’épargne vers les supports en unités de compte. L’ACPR est ici vigilante quant aux conditions commerciales de cette évolution », selon Bernard Delas. Si la remontée progressive des taux d’intérêt, depuis l’automne 2016, est plutôt une bonne nouvelle pour le secteur, l’ACPR prévient néanmoins qu’elle restera attentive dans les prochains mois à la façon dont les assureurs vont « faire évoluer leurs politiques commerciales et de gestion, et réduire leur coûts », et rappelé que le Haut Conseil de Stabilité Financière peut désormais, en assurance vie, « suspendre temporairement les rachats en cas où surviendrait une crise financière susceptible, par sa soudaineté, de porter atteinte aux intérêts des assurés ».

Prudence est mère de sûreté
L’évolution du contexte économique et financier restant, en ce début 2017, largement imprévisible, le Vice-président de l’ACPR a enjoint les assureurs à la prudence, et rappelé que « l’Autorité a la responsabilité de se préparer et de préparer le marché à tous les scenarii envisageables en matière d’évolution des taux d’intérêt ou des marchés financiers. Comme en 2016, cela reste en 2017 notre première priorité d’action ».
Autre tendance de fond confirmée l’an passé : le marché poursuit son mouvement de concentration, sous l’effet notamment des évolutions règlementaires (l’ACPR a recensé 846 organismes d’assurances en 2016 soit 56 de moins qu’en 2015).