Le développement des compétences demain dans l’assurance

Pour les entreprises de l’assurance, la transformation digitale fait émerger de nouveaux enjeux dans le management de la formation.  Une conférence de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (Oema) était consacrée à cette thématique le 18 décembre.

Donner envie d’apprendre aux salariés, telle est la règle n° 1 d’une stratégie de formation. Pour aller dans ce sens, Generali a appliqué une méthode originale concernant l’obtention de la certification digitale, visant à donner un socle de compétences minimales à ses 7 000 salariés.  Après une phase d’autodiagnostic, chaque collaborateur s’est positionné en répondant à des questions à propos de sa maturité digitale. Une année a été nécessaire pour déployer les six modules de formation, à valider pour être certifié.

Un engagement nécessaire du management

Dans chaque entité ont été mis en place des ‘’ambassadeurs’’, en avance sur les autres dans le processus de formation et véritables relais pour les collaborateurs moins pressés de décrocher les modules. Les managers ont aussi été associés au dispositif car, sans leur adhésion, leurs équipes se sentent moins concernées par l’acquisition de nouvelles compétences.
Selon Michel Paillet, chargé de mission, « l’analyse du travail dans l’ingénierie du développement des compétences est appelée à prendre de l’ampleur dans un contexte de révolution des services alors qu’elle occupe aujourd’hui une place bien modeste. Actuellement, c’est toujours la logique de ‘’l’effort formation’’ qui prédomine dans les plans et réalisations des entreprises ».

Identifier les vrais besoins de formation

Par conséquent, les échanges autour de la formation pourraient prendre une nouvelle tournure. Sophie Jallabert, Directrice du développement des compétences chez Generali, complète cette perspective : « il y a un enjeu très fort pour mieux identifier les besoins de formation et cette démarche ne peut venir que du salarié lui-même, notamment en exploitant avec plus de pertinence les informations qui le concernent ».

Développer des solutions de formation innovantes, entre autres par des plates-formes numériques accessibles en tout lieu et à tout moment, est un autre enjeu de la formation. Pour sa part, Anne-Hélène Labat, responsable de la formation chez CNP Assurances, estime que « la connaissance étant disponible massivement et gratuitement avec le numérique, le développement des compétences s’est complexifié. Les dispositifs de formation sont plus engageants, plus longs et ont un coût plus élevé pour les entreprises mais ils permettent d’être plus efficaces. Néanmoins, si les directions de la formation ne se repositionnent pas, il y a un risque très fort qu’elles n’atteignent pas leurs objectifs dans un avenir proche ».