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12 janvier 2018

La révolution de l’intelligence artificielle et l’avenir de l’assurance

L’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises du secteur de l’assurance cristallise les attentions et pose de nombreuses questions. Quelles seront les conséquences pratiques, demain, pour les assurés et les professionnels ? Le 10 janvier, une conférence organisée par le cabinet de conseil Facts & Figures a fourni des pistes de réflexion sur ces bouleversements.

« L’intelligence artificielle aura des conséquences très fortes sur la matière assurable, les risques assurés et la nature des risques », anticipe Cyrille Chartier-Kastler, Président de Facts & Figures. Pour exemple, les dégâts des eaux vont disparaître grâce à la domotique. Dès que l’interopérabilité – la capacité des systèmes informatiques à interagir entre eux – sera au point, le risque accident va être considérablement réduit avec les voitures autonomes. De ce fait, « il y aura une disparition de la gestion des sinistres de masse, ce qui générera une baisse des primes », extrapole Cyrille Chartier-Kastler. Demain, grâce aux cabines de diagnostics, il sera possible de connaître l’état de santé d’une personne puis de dialoguer avec un médecin. Autre conséquence : l’IA va permettre de tarifer très finement les affaires nouvelles et de mieux s’adresser au client pour le multi-équiper. De plus, les robo-advisors vont gérer les actifs en fonction du profil des épargnants.

Vers une perte de matière assurable

« L’IA est capable de prendre en charge un nombre élevé de tâches dans notre secteur. Comment résister à une main d’œuvre gratuite ?, se demande Pascal Demurger, Directeur Général du groupe Maif et Vice-président de la Fédération française de l’assurance (FFA). Dans plusieurs décennies, l’activité des assureurs aura diminué, les entreprises fonctionneront avec moins de collaborateurs et leur chiffre d’affaires est voué à baisser. Il est clair que la matière assurable va fondre comme neige au soleil ». Un panorama prompt à susciter l’anxiété chez les professionnels de l’assurance. Pascal Demurger cite un rapport de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) qui prévoit la suppression de 97 millions d’emplois à l’horizon 2025 en Europe, tous secteurs confondus.

Vers la création de nouveaux services

Si les autres révolutions (celle de l’industrie, par exemple) se sont déroulées sur plusieurs décennies, celle de l’IA devrait être beaucoup plus rapide, ce qui complique la nécessaire adaptation de notre société à ces évolutions. Le pari de la Maif est à la fois d’être aussi rapide que les autres acteurs de l’assurance en matière de digitalisation de l’activité et de profiter des ruptures digitales pour créer de nouveaux services tout en allant plus loin dans le développement de son propre modèle, où le lien avec l’assuré est essentiel. En effet, « tout un pan de l’activité humaine est difficilement réductible en assurance et ne peut se limiter à une simple utilisation de l’intelligence artificielle », estime Pascal Demurger. Avec l’IA, les porteurs de risques vont devoir aligner les intérêts de l’entreprise sur ceux des différentes parties prenantes. Pas simple !

Geneviève Allaire