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3 décembre 2020

Perspectives dégradées en assurance vie, stables en non-vie, selon Fitch Ratings

Pour le secteur français de l’assurance, l’agence de notation Fitch Ratings estime qu’en vie, la baisse des taux et la hausse du risque crédit consécutifs à la pandémie seront plus prononcées en 2021 et qu’en non-vie, les compagnies d’assurance seront en mesure d’absorber les pertes dues à la pandémie.

Dans un rapport intitulé « Fitch Ratings 2021 Outlook : French Insurance » rendu public le 23 novembre, l’agence de notation voit les perspectives se dégrader sur le segment de l’assurance vie dans l’Hexagone, considérant la baisse des taux d’intérêt qui se maintient dans la durée comme la conséquence la plus élevée et la plus durable de la pandémie. Les primes qui ont diminué de – 25 % fin septembre ne devraient pas revenir à leur niveau de 2019, notamment parce que les assureurs agissent en faveur d’une baisse des ventes des fonds euros à cause du niveau élevé de fonds propres requis par Solvabilité 2 pour ce type d’assurance vie.

Les ventes d’unités de comptes (UC) devraient se renforcer pour atteindre plus de 35 % fin 2020 dans le revenu brut des primes, contre 28 % fin 2019, selon les prévisions de Fitch Ratings. En 2020, la chute des rendements des obligations d’État a encore réduit les marges d’investissement des assureurs vie vis-à-vis de leurs comptes généraux, ajoutant une pression sur les revenus.

Le nouveau Plan d’épargne retraite ou PER, principalement investi en UC, représente un relais de croissance pour les assureurs, selon Fitch Ratings, mais il sera difficile d’avoir une stratégie originale afin de se différencier dans la vente de ces produits. Certains acteurs pourraient décider de placer leur portefeuille d’assurance vie en euros en run-off dans la perspective éventuelle de le vendre mais Fitch reconnaît que la période n’est pas idéale pour adopter une telle stratégie. Si les ratios de solvabilité des assureurs opérant en vie en France auront subi une érosion de 20 à 25 points de base en moyenne fin 2020, l’agence de notation relève que « Les assureurs français sont entrés dans la crise en position de force, aidés par la nouvelle éligibilité de la provision pour participation aux bénéfices (PPB) au capital de Solvabilité 2 » mais que « la capitalisation des assureurs pourrait faire face à de nouvelles pressions si les risques de marché et de crédit se détériorent ».

Toujours selon ce rapport et en non-vie, Fitch Ratings qualifie de « gérable » le risque de pertes supplémentaires liées à la pandémie à condition qu’en 2021, les restrictions de type confinement verrouillant la société soient moins strictes qu’en 2020. L’exposition des entreprises françaises d’assurance aux pertes liées à la pandémie en non-vie a diminué depuis le premier semestre 2020, des exclusions liées à la pandémie étant introduites  au fur et à mesure des renouvellements.

En termes de chiffre d’affaires, les effets de la pandémie seront variables d’un  porteur de risques à l’autre. Tout dépendra de leur exposition aux lignes les plus touchées, c’est-à-dire l’interruption des activités, l’annulation d’événements et l’assurance-crédit, et de la fréquence des sinistres sur les autres lignes. En assurance crédit, les pertes devraient s’accroître en raison de la hausse des faillites l’an prochain. Cependant, les primes devraient se maintenir face à la contraction économique prévue en 2021. Enfin, « En assurance des particuliers, nous anticipons des augmentations de prix qui seront limitées par la concurrence, notamment celles des bancassureurs qui continuent à grignoter des parts de marché  dans la perspective de se diversifier en s’éloignant des produits vie traditionnels », indique Fitch Ratings.

Geneviève Allaire