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19 novembre 2020

L’exposition des assureurs aux risques macroéconomiques très élevée

L’autorité de supervision européenne de l’assurance (EIOPA) estime que les expositions aux risques du secteur de l’assurance dans l’Union européenne ont légèrement diminué par rapport à juillet mais qu’il faut tenir compte de l’éclosion de la deuxième vague de la pandémie à partir d’octobre.

Selon l’EIOPA, les assureurs sont particulièrement exposés à des niveaux très élevés de risque macroéconomique. En revanche, elle considère que les risques de marché, de crédit, de rentabilité et de solvabilité ont été ramenés à un niveau moyen. Ce diagnostic de la santé des assureurs du continent se fonde sur une analyse des données de l’un de ses outils, le tableau des risques mis à jour au deuxième trimestre 2020*.

En termes de macroéconomie, les prévisions de la fin septembre laissent entrevoir que le dernier trimestre 2020 sera témoin de la plus forte baisse du produit intérieur brut (PIB) de l’année et que l’amorçage d’une reprise n’aura lieu qu’au deuxième trimestre 2021. Mais la seconde vague de la pandémie qui s’accélère depuis la fin octobre sur le ‘’vieux’’ continent et les reconfinements qui en ont résulté dans plusieurs de ses pays marquent une autre fois une décélération de l’économie qui entraînera une baisse du PIB. Le taux de chômage est demeuré à un niveau très élevé en juillet. L’indicateur des taux de swap à 10 ans (risque de variation des taux dans le cadre d’un emprunt ou d’un placement financier) a diminué pour atteindre de nouveaux plus bas. Quant à l’inflation, elle demeure très faible et devrait encore baisser sur les trois premiers trimestres de 2021.

A la fin du troisième trimestre 2020, les marchés financiers se sont ressaisis, un mouvement qui a en partie réduit les difficultés pour les assureurs en Europe à travers la stabilisation des indicateurs de risque de marché et de crédit. Toutefois, l’EIOPA est préoccupée par l’écart de prix entre les actions et les perspectives économiques et a l’œil rivé sur la solvabilité des actifs des portefeuilles des assureurs.

L’autorité de supervision considère que les risques de rentabilité et de solvabilité se situent à un niveau moyen. « Le ratio SCR des groupes s’est légèrement amélioré entre le premier et le deuxième trimestre 2020, dans un contexte de maintien à des niveaux inférieurs à ceux du dernier trimestre 2019. Tous les indicateurs de rentabilité semestriels, qui incluent désormais les premiers mois de la crise du Covid-19 et leur impact sur les rendements financiers, montrent les signes attendus de détérioration », a observé l’EIOPA. Une diminution de la croissance des primes et, dans certains Etats de l’Union européenne, des interrogations sur l’adéquation des réserves font que les risques d’assurance demeurent à un niveau moyen. Le second trimestre a notamment été le théâtre d’une détérioration significative de la croissance des primes en vie, attestant, toujours selon l’EIOPA, des effets négatifs de la pandémie. Parallèlement, les actions de l’assurance vie et non-vie ont surperformé par rapport au marché et le ratio prix/gains médians des groupes d’assurance scrutés par l’EIOPA s’est légèrement accru par rapport aux six premiers mois de 2020.

Geneviève Allaire

*Données basées sur les rapports prudentiels collectés auprès de 98 groupes d’assurance et de 2 507 entreprises d’assurance individuelles à partir des informations sur le second trimestre 2020 et des indicateurs annuels de 2019