Les téléconsultations désormais ancrées dans le quotidien des Français

Des négociations se sont ouvertes en septembre entre l’Assurance maladie et des syndicats de médecins. Elles ont pour objet d’accélérer le déploiement de la téléconsultation et de la télé-expertise tout en posant des conditions qui garantiront la qualité.

Voici deux ans que les téléconsultations sont remboursées par l’Assurance maladie en France. Un mode d’exercice médical qui a rencontré son ‘’public’’ dans le cadre de la crise sanitaire, tant auprès des professionnels de santé que parmi les patients, et dont il serait désormais bien difficile de se passer.

Si les téléconsultations étaient prises en charge par l’Assurance maladie sous certaines conditions depuis mi-septembre 2018, leur accès a été simplifié et facilité pendant le confinement grâce à des mesures dérogatoires. Le recours aux téléconsultations a alors explosé. Tandis qu’en février, l’Assurance maladie n’avait remboursé que 40 000 téléconsultations avec des médecins,  c’est près de 4,5 millions de téléconsultations réalisées par ces professionnels qui ont été prises en charge par l’Assurance maladie en avril. Certes, leur nombre a reculé en juin (1,9 million de téléconsultations) puis en août (650 000 téléconsultations) mais ce mode d’exercice médical  a convaincu aussi bien les patients que les médecins. Aujourd’hui, sur les quelque 220 000 médecins exerçant en France, plus de 60 000 y ont recours. Parmi ces praticiens, 80 % sont des généralistes. Dans plus de 80 % des cas, le médecin et le patient se connaissent au préalable de la téléconsultation.

Du côté des patients, la téléconsultation n’est pas utilisée uniquement par des jeunes urbains. Si un patient sur cinq sollicitant une téléconsultation est âgé de moins de 30 ans, une proportion identique de patients a plus de 70 ans, selon les données de l’Assurance maladie. S’il n’est plus possible de consulter un médecin par téléphone depuis le 11 juillet, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire, 3 % de l’ensemble des consultations se font par télémédecine depuis le mois de septembre. Ces actes médicaux à distance sont pris en charge à 100 % jusqu’au 31 décembre 2020. Comme le souligne l’Assurance maladie, « En définitive, la télésanté a démontré son utilité lors de cette crise sanitaire et s’est rendue indispensable en s’intégrant non seulement dans la pratique professionnelle des médecins mais aussi des autres professionnels de santé ».

Geneviève Allaire