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9 juin 2020

La crise du coronavirus met à rude épreuve le transport maritime

Difficultés à relever les équipages, opérations d’entretien ou d’inspection prenant du retard, avitaillement en combustible plus long que prévu, le transport maritime subit actuellement des  impacts de la pandémie, ce qui n’est pas sans conséquence en matière de risques.

Avec la crise engendrée par le coronavirus, on compte plus de navires à quai ou au mouillage qu’habituellement car une grande partie est à l’arrêt, ce qui a entraîné une baisse des accidents en mer. Mais les mesures prises par les Etats afin d’éviter la propagation du coronavirus ont accru les contraintes sur les chaînes d’approvisionnement et les transports internationaux, générant de nouveaux dangers pour les navires, selon un rapport publié par Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS)* fin mai.

Les désarmements des navires qui n’ont pas été réalisés dans les règles, notamment pour ce qui relève de l’entretien régulier, peuvent entraîner des difficultés au moment de reprendre la mer. Le transport maritime doit composer avec les actuelles restrictions de déplacement qui complexifient la relève des équipages et exacerbent la fatigue du personnel navigant, un facteur prédominant d’erreur humaine. Dans son rapport, AGCS indique que l’erreur humaine peut être en cause dans 75 % à 96 % des incidents maritimes et la fatigue vient accroître les risques. « L’aménagement des heures de travail et de repos est un outil efficace de gestion de la fatigue. L’embauche d’une équipe de marins sur place peut être une solution dans certains cas », notifie le capitaine Nitin Chopra, consultant senior en risques maritimes chez AGCS.

Le retard dans l’entretien et l’inspection des navires augmente les risques de non détection de certaines défaillances. De plus, les chaînes d’approvisionnement subissent des perturbations qui peuvent entraîner des retards de livraison et être à l’origine de bris de machine. Le pilotage à distance est de plus en plus utilisé et limite les risques de contagion du personnel mais il tend à réduire la sécurité de la navigation.

Toujours selon le rapport, « Un désarmement mal préparé peut rallonger la remise en marche, qui peut prendre plusieurs mois, voire exiger une mise en cale. Un plan complet, prévoyant une évaluation des risques liés à l’immobilisation et au désarmement, est essentiel pour garantir la sécurité du navire pendant la période d’arrêt et la remise en service ultérieure », indique Rahul Khanna, directeur mondial du conseil en risques maritimes d’AGCS. A cet effet, un plan de désarmement doit inclure les risques liés à l’emplacement et au type de navire comme l’exposition aux tempêtes, l’entretien des machines et des équipements de navigation, l’installation de systèmes de lutte contre l’incendie et la disponibilité des remorqueurs en cas d’urgence.

Selon AGCS, le manque d’ingénieurs disponibles peut pénaliser l’entretien des équipements essentiels des navires et les sociétés de classification, chargées d’inspecter les navires, peuvent être confrontées à une insuffisance de personnel. Des retards sont à craindre et des conditions dangereuses ou des pratiques inappropriées pourraient ne pas être relevées et augmenter les risques.

Fort de ces observations, le rapport d’AGCS liste les mesures de prévention à respecter afin de prévenir les sinistres.

Geneviève Allaire

*Rapport intitulé « Safety of Maritime Assets – Tugged by a Pandemic »