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25 juin 2020

La contribution de la Mutualité Française au « Ségur de la Santé »

Lancé le 25 mai par le gouvernement avec l’objectif de « construire ensemble l’avenir de l’hôpital », pour reprendre les propos du premier Ministre, le « Ségur de la Santé » devrait aboutir à des premières conclusions à la mi-juillet. Afin d’apporter sa contribution aux débats, la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) a émis 24 propositions.

Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, a présenté ces propositions en soulignant que « Dans cette période exceptionnelle liée à la crise « Covid », ce qui est vital pour les Français, c’est notre capacité à transformer sans attendre notre système de santé. Il est temps de passer du dire au faire. C’est le sens des propositions que la Mutualité française porte aujourd’hui pour libérer du temps médical et mieux coordonner les parcours autour du patient ». Les propositions s’articulent autour de cinq axes.

Le premier axe, « créer une culture de la santé publique pour mieux préserver l’état de santé de chacun », suggère d’agir par la prévention (ciblage de la prévention vers des populations et thématiques spécifiques, poursuite de la politique de dépistage, transfert vers les régions des compétences de la prévention, etc.).

Le deuxième axe dédié à l’offre de santé propose, entre autres, de mettre fin à l’exercice isolé des professionnels de santé de premier recours et de généraliser des espaces de santé pluri-professionnels d’ici cinq ans, de rendre systématique le passage par des espaces de santé pluri-professionnels pour les soins non programmés et les maladies chroniques stabilisées ou encore de renforcer l’usage de la télémédecine ou du télé-soin suite à l’usage qu’il en a été fait depuis la crise.

Le troisième axe est consacré à la perte d’autonomie, la Mutualité française partant du constat selon lequel : « Les dysfonctionnements du système de santé sont encore plus aigus pour les personnes âgées en situation de perte d’autonomie. » Par exemple, la Mutualité française estime que les Ehpad devraient être davantage médicalisés et équipés en matériel médical et qu’une obligation du partage des informations entre les professionnels de santé intervenant dans le parcours de soins serait bénéfique aux patients. La Mutualité française propose également de limiter le reste à charge des familles de deux manières : par un plafonnement et une modulation des tarifs des Ehpad en fonction des ressources et par la création d’une couverture généralisée solidaire qui serait complétée d’un socle élevé de solidarité nationale.

La FNMF estime également indispensable de « refondre la régulation du système pour répondre aux besoins de santé et aux spécificités territoriales ». Cela passerait par l’Etat qui déterminerait les grandes orientations et les résultats de santé publique à atteindre « avec une trajectoire réaliste » et, « les moyens nécessaires ». Les agences régionales de santé pourraient alors se recentrer sur la sécurité sanitaire et la régulation de l’offre. De plus, la FNMF considère indispensable que les usagers du système de santé, les fédérations hospitalières et du secteur médico-social soient impliquées dans les négociations et,, dans le cadre du processus conventionnel, elle est favorable à des négociations sous forme d’accords cadres interprofessionnels portant sur cinq ans, éventuellement établis par profession.

Le dernier axe consisterait à revoir l’organisation des stocks stratégiques, à favoriser la recherche scientifique d’utilité publique, à relocaliser la production de médicaments et de dispositifs médicaux en Europe et à faciliter la distribution de médicaments, dispositifs et équipements de protection individuelle.

Geneviève Allaire