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10 avril 2020

Interview de Valérie LERAY, Déléguée générale, Assure Moi un Projet AMUP

Deux ans après le lancement de l’initiative AMUP’, l’équipe a tranformé ses intuitions en POC. Retour sur un projet devenu une réalité professionnelle pour les premiers participants au programme.

L’association AMUP est née en 2017, en lien avec le bassin d’emploi Ile-de-France et des soutiens institutionnels. Comment avez-vous conçu le programme suivi par vos promotions ?

En 2018, nous avons lancé la première session en septembre avec 22 personnes en immersion. 19 sont passées par une Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle, et à l’issue de cette période, 17 ont trouvé un emploi en entreprise ; 18 mois plus tard, 19 sont  en emploi, et un tiers d’entre eux a connu des changements réussis d’entreprise ou de poste.

Nous avons conçu le schéma global en trois étapes. Il commence par une immersion de deux semaines pour attirer des candidats qui n’ont pas le courtage dans leur scope professionnel. A la suite d’une réunion d’information chez Pôle emploi, nous incubons les candidats dans une période intensive au cours de laquelle nous allons mettre à leur disposition de l’information, des fiches métiers, un référentiel, pour qu’ils puissent confronter leurs expériences aux compétences requises. Des mentors interviennent aussi pour leur expliquer les différentes activités, ou les relations avec les compagnies d’assurance. Nos recrues vont être ainsi être amenées à faire le point sur leur parcours professionnel. Un travail sur leurs CV nous permet d’identifier avec eux les compétences et expériences transférables dans le courtage, et de mettre au point un pitch de 3 minutes environ pour commencer à préparer les entretiens. Enfin, cette première phase est aussi conçue pour favoriser les contacts, avec des visites d’entreprises et des rencontres avec des DRH, l’objectif étant d’aider nos participants au programme à percevoir l’hétérogénéité des entreprises.

A l’issue de ces deux semaines d’immersion, nous organisons un job dating entre les AMUPiens et les représentants de nos partenaires, spécialistes des Ressources Humaines ou opérationnels en recherche de nouveaux collaborateurs. L’objectif est de passer à une seconde phase, une POEI, un dispositif exigeant pour tout le monde, le candidat mais aussi l’entreprise, qui doit avoir une vraie intention de recrutement.

Lorsque tout se passe bien, la POEI débouche sur la troisième phase de notre programme, un contrat de 12 mois minimum, CDD, contrat de professionalisation ou CDI.

Après la première session en 2018, nous avons conforté notre expérience en 2019 avec deux promotions ; aujourd’hui en 2020, nous pouvons considérer que nos intuitions de départ sont confortées par l’expérience de terrain, nous avons validé notre POC.

En effet, nos scores sont très satisfaisants ; là où la plupart des programmes d’insertion affichent des taux d’insertion de 40 à 60%, nous enregistrons 80% de nos promotions en POEI, puis 80 à 90% en emploi en fin de cursus.

Quelles sont les facteurs-clés de succès qui expliquent ces résultats ?

J’en vois deux principalement, l’un concernant le recrutement des participants et l’autre l’engagement des entreprises.

Pour sourcer nos candidats, nous travaillons avec une grande ouverture d’esprit et de la bienveillance vis-à-vis de parcours atypiques. Nous n’avons pas de pré-requis, nos critères de recrutement sont au nombre de 4 :

  • La motivation : être volontaire pour s’investir pleinement dans la vie professionnelle
  • La maturité : s’engager dans un projet professionnel qui va se définir au cours du programme, en fonction des métiers découverts et des compétences transférables
  • La capacité à apprendre : notre programme est dense et exigeant, sur le plan relationnel et technique
  • La capacité à travailler en équipe : en petits groupes solidaires pour s’entraider pendant la formation, avec un manager-tuteur référent pendant la période en entreprise

Nos candidats ont pour certains fait de multiples expériences, dans de nombreuses entreprises. D’autres, plus jeunes, n’ont pas d’expérience. A nous de trouver les passerelles possibles vers les métiers du courtage, et nous prenons appui sur la très grande hétérogénéité de métiers et de structure de courtage ; c’est une richesse de voir une belle diversité de culture, d’activités, de métier, de taille de la structure, de mode de management, d’ouverture à la diversité…

La réussite de nos promotions repose aussi sur l’engagement des tuteurs et des RH des cabinets de courtage. Les recruteurs apprennent à écouter des candidats qui n’ont parfois pas de CV, ou pas de qualifications liées à l’assurance. Ils savent que nos AMUPiens vont mobiliser des capacités d’accompagnement en interne, sur les métiers, sur les logiciels. Leur soutien auprès des opérationnels est essentiel pour la réussite de nos candidats.

 Comment envisagez-vous l’année 2020 ?

En 2020, AMUP doit changer d’échelle. Nous allons continuer à grandir en Ile-de-France, où nous envisageons de sourcer plus de candidats en étape 1. Faut-il que tous passent par une POEI ? Pouvons-nous envisager un passage de l’étape 1 à l’étape 3 directement ? Nous nous interrogeons à ce sujet, mais deux sessions sont d’ores et déjà prévues à Paris, tandis que nous déploierons AMUP dans une ou deux régions en septembre, à Lyon et/ou Lille.

Le confinement rend les choses plus complexes ; nous devions avoir une session d’immersion a partir du 16 mars, elle démarre finalement le 10 avril et la formation en POE commence le 11 mai, confinés ou pas. Mais nous accompagnons nos AMUPiens face à cette situation inédite et à l’issue de cette immersion, une chose est sûre, ils auront acquis la capacité à travailler avec les outils distanciels ! une compétence de plus à ajouter dans leur expérience et qui facilitera leur insertion en entreprise.

Le dispositif rassemble une formidable énergie humaine, les participants s’engagent souvent sur leur temps personnel pour faire vivre l’association. Nous avons la chance de nous appuyer sur un réseau solide de partenaires institutionnels que sont PLANETE CSCA, les villes, les organismes de formation, Pole Emploi, ATLAS, la Région, le fonds social d’AG2R. Nous espérons obtenir de nouveaux soutiens de fondations et acteurs institutionnels et surtout nous avons besoin de mentors (pour accompagner nos AMUpiens), de coachs, de bénévoles et de financeurs privés et publics.

Le courtage d’assurances compte aujourd’hui parmi les métiers en tension, comme les gestionnaires. Ces emplois vont évoluer sous l’effet de nouvelles technologies, à horizon de 3 à 5 ans et nous devons travailler avec les entreprises ouvertes à la diversité pour attirer des profils atypiques et les aider à trouver leur voie professionnelle dans les métiers diversifiés que proposent les cabinets de courtage.

Les entreprises partenaires peuvent s’approprier les résultats obtenus par AMUP dans leurs politiques RSE. C’est aussi le message que nous faisons passer aux Directions des Ressources Humaines et aux Directions générales qui nous soutiennent.

 

Propos recueillis par Céline MESLIER

 

Interview Marie PLAZENET, Responsable RH, Assur’One Group

 La motivation des AUMPiens, une source d’inspiration pour nos équipes et nos managers

En 2018, nous avons identifié des difficultés à recruter durablement des collaborateurs. Même lorsque nous parvenions à intégrer de nouvelles recrues, elles n’hésitaient pas à quitter l’entreprise une fois formée. Lorsque les salariés avaient une première approche de nos métiers, ils préféraient travailler pour une compagnie d’assurance, le courtage n’avait pas le vent en poupe. Nous nous sommes interrogés sur un changement de méthode de recrutement, tout en cherchant à solutionner ce problème d’image.

AMUP nous est apparu comme une initiative intéressante, et nous avons décidé de présenter Assur’One lors de la deuxième session, devant les participants du programme. Cette expérience s’est révélée un sacré challenge : nous sommes sortis de notre zone de confort, avec des recrutements sans CV par exemple. Pour relever le défi, nous avons fait preuve d’imagination et entraîné les opérationnels avec nous. Ce sont eux qui ont permis aux candidats de se projeter dans les activités concrètes et quotidiennes de notre entreprise. Nous avions pour objectif d’intégrer 4 personnes. Bien sûr, nous avons enchaîné sur le troisième session d’AMUP, et accueilli 3 autres participants.

Une fois en entreprise, ces collaborateurs ont continué à transformer les mentalités, tout d’abord celles de leurs managers, challengés par leur forte motivation. Mais nous avons aussi enregistré une dynamique très vertueuse dans les équipes au contact de ces jeunes. Nos collaborateurs se sont rendu compte que certains travaillaient très dur pour s’intégrer et se familiariser avec les activités. L’envie, l’enthousiasme de nos AMUPiens se sont diffusés dans l’équipes et suscitent de la fierté.

AMUP a pour vocation d’aider ses candidats à redémarrer, qu’ils voient des portes qui s’ouvrent, qu’ils accèdent à une forme de deuxième chance. Le programme permet d’envisager de vraies évolutions de parcours et de rémunération, et pour la professionnelle des ressources humaines que je suis, c’est valorisant de participer à ce mouvement. Il prouve qu’il n’est nul besoin d’avoir connu les plus grands succès scolaires ou professionnels pour trouver sa voie et s’y épanouir.

 

Assur’One en 5 notions

  • Courtier grossiste, 100% digital
  • Coeur de métier : IARD
  • 407 collaborateurs
  • Appartient au groupe PREVOIR
  • Présent à Asnières (92) et Pont-Audemer en Normandie