Codes courtage

Le webzine de PLANETE CSCA

Accueil > Webzine > L'actualité du courtage > A la une > Gare à la hausse possible des risques cybers et aux couvertures cyber silencieuses

12 octobre 2020

Gare à la hausse possible des risques cybers et aux couvertures cyber silencieuses

Selon Willis Re, la fréquence et la gravité des attaques cybers pourraient croître dans la foulée de la crise de la Covid 19 lors des douze prochains mois et des difficultés pourraient surgir dans le cadre de couvertures silencieuses cyber. Ce sont du moins les principaux enseignements tirés d’une étude* menée à l’échelon mondial par le courtier en réassurance.

Une écrasante majorité (86 %) des professionnels du risque ayant répondu à cette étude pensent que les attaques cyber vont augmenter tant en fréquence qu’en intensité au cours des 12 prochains mois. Parmi ceux-ci, plus de la moitié (53 %) estime que le premier moteur sera les violations de données mais la rançon/extorsion et l’interruption d’activité sont deux autres motifs à l’origine d’attaques cybers hautement probables. Les experts interrogés sont particulièrement inquiets d’un niveau de pertes financières potentiellement élevé que pourrait engendrer une interruption d’activité, ceci d’autant qu’ils ont à l’esprit les pertes subies par une très grande majorité d’entreprises suite à la crise du coronavirus, après les coups d’arrêts ayant frappé un grand nombre d’économies avec les confinements et le lent redémarrage qui s’ensuit. Avant la crise de la Covid 19, seulement 13 % considéraient comme possible un cyber événement dont les pertes assurées s’établiraient à plus de 10 Mrds USD. Aujourd’hui, ils sont 33 % à partager cette opinion. Un avis toutefois moins marqué en Europe – où seulement 20 % partagent ce point de vue – que dans la région Asie-Pacifique (près de la moitié ont cette perception).

L’étude indique que 75 % des professionnels du risque ayant participé à cette enquête ont la conviction que la demande de cyber assurances va augmenter. Avec 62 % jugeant inévitable la hausse de protection contre les risques cybers, les professionnels européens sont moins convaincus de cette nécessité que ceux des autres régions du globe. Pourrait-on assister à une  hausse de l’offre d’assurance cyber ? Toujours selon l’étude de Willis Re, seulement 45 % anticipent une telle augmentation. On relève ici ou là des comportements plus prudents de la part des assureurs et de leurs courtiers partenaires dans la souscription contre les risques cybers, après les divergences d’interprétation de certains contrats pertes d’exploitation intervenues principalement en Europe et générant des litiges entre assureurs et assurés, voire d’éventuelles saisines des tribunaux. Quel que soit l’endroit de la planète, 74 % jugent incontournables une hausse de la tarification de la cyber-assurance. Une opinion conforme aux tendances des renouvellements que connaît actuellement le marché de l’assurance cyber.

Bien que des efforts aient été déployés afin d’éliminer les couvertures cybers silencieuses au moyen d’exclusions ou par une politique de clarification de la couverture chez les assureurs, il apparaît que 57 % professionnels ayant participé à l’enquête de Willis Re perçoivent la couverture cyber silencieuse comme un problème exacerbé par la crise de la Covid 19. Cependant, 30 % considèrent que l’occurrence du risque est demeurée identique malgré la survenue de la crise et, a contrario, 12 % pensent qu’elle a diminué. En fonction des lignes d’affaires, 71 % estiment que des pertes dues à un événement silencieux en cyber pourraient surgir en responsabilité civile des dirigeants et des administrateurs à cause du manque de clarté des contrats et 65 % jugent cette situation possible en assurances de biens et de responsabilité. Les lignes personnelles (52 % des réponses), les lignes spécialisées (49 % des réponses) et même l’indemnisation des travailleurs (43 % des réponses) pourraient aussi se retrouver dans ce cas de figure.

Geneviève Allaire

*Etude réalisée à partir de près de 1 000 réponses de gestionnaires, souscripteurs, personnels chargés des sinistres, actuaires et de courtiers établis dans 56 pays.