Effets conséquents de la crise sanitaire attendus sur la prévoyance collective

Le deuxième volet d’une étude de Gerep, courtier spécialiste de l’assurance collective de personnes, menée sur la période de la crise sanitaire fait apparaître une légère reprise de la consommation médicale à partir de la semaine du 21 avril. Elle analyse également les conséquences de la crise sanitaire sur la prévoyance.

Comme l’indique Damien-Vieillard Baron, président du Gerep, « […] Nous évaluons l’impact de ces deux mois de chômage partiel sur 50 % des salariés, sur la baisse des cotisations prévoyance et frais de santé des organismes complémentaires en collectives à environ 300 M€ en prévoyance et 99 M€ en frais de santé. Les contrats auront aussi à absorber dans les prochaines semaines les impayés de cotisations et le coût de la portabilité des droits si une vague de licenciement massif devait intervenir ». Sur son portefeuille prévoyance, le courtier évalue la hausse de déclarations d’arrêts de travail à + 50 % en mars et même à + 100 % en avril, par comparaison à sa moyenne mensuelle. Il semble que les impacts de la crise sanitaire sur la prévoyance collective vont donc être particulièrement lourds, alors que ces couvertures doivent faire face depuis plusieurs années à une dérive des arrêts de travail.

 Le deuxième volet de l’étude de Gerep révèle également qu’une partie des Français ont repris le chemin des cabinets médicaux et dentaires à partir de la semaine du 21 avril, soit durant la sixième semaine après le démarrage du confinement. Gerep a constaté que si la consommation des prestations santé dans leur ensemble avait reculé de respectivement – 79 % et de – 74 % les semaines des 6 et 13 avril par rapport aux mêmes semaines de 2019, cette baisse n’était plus que de –  65 % la semaine du 21 avril.  Pour sa part, la consommation de soins dentaires s’est redressée de + 21 % la semaine du 21 avril tandis qu’elle était nulle la semaine précédente. A l’inverse, il n’y a pas eu le moindre signe de reprise de la consommation en optique la semaine du 21 avril où celle-ci est estimée par Gerep  à – 94 % contre – 97 % la semaine du 6 avril et – 93 % la semaine du 13 avril.

Sur la période du 20 janvier 2020, marquant le début de la crise sanitaire dans l’Hexagone, au 27 avril 2020 et par comparaison à la même période de 2019, l’étude évalue le recul des prestations en santé à – 29 % dont– 24,5 % pour les consultations et visites du généraliste, – 25 % pour les consultations et visites du spécialiste et – 29 % pour les soins dentaires. C’est le secteur de l’optique qui a enregistré la plus forte diminution de la consommation, avec  – 58 %.  Si l’étude évalue à – 8 % l’impact sur l’année du recul de la consommation observée à partir du 20 janvier, elle précise cependant  qu’« un rattrapage aura certainement lieu et sera probablement étalé dans le temps ».

Geneviève Allaire

* Seconde vague de l’étude réalisée par Gerep sur un panel d’environ 60 000 bénéficiaires en gestion de son portefeuille clients sur la complémentaire santé de la semaine du 20 janvier à la semaine du 27 avril 2020.