Avec le confinement, le télétravail a pris un nouveau visage

Si 39 % des salariés du secteur privé ont télétravaillé pendant le confinement, la moitié expérimentait ce mode d’exercice pour la première fois, selon une étude* de Malakoff Humanis. Une manière de travailler qui a séduit une forte proportion de néophytes puisque 58 % d’entre eux souhaiteraient poursuivre cette pratique après le confinement.

Durant le confinement, 62 % des collaborateurs d’entreprises d’au moins dix salariés ont télétravaillé sur l’intégralité de leur temps de travail. En cette période très particulière, le télétravail a été majoritairement exercé par des hommes (56 %) mais les femmes étaient plus nombreuses à ‘’s’initier’’ au télétravail (52 % des nouveaux télétravailleurs).  Le domicile était le lieu du télétravail de 92 % des salariés et 54 % étaient confinés dans une maison et 46 % dans un appartement. Parmi ces collaborateurs, 46 % sont en couple avec enfant(s). Corollaire du déploiement massif du télétravail, la proportion de CSP +, de cadres et managers a diminué pendant le confinement : 59 % des télétravailleurs faisaient partie des CSP + contre 65 % ordinairement, 41 % étaient cadres versus 51 % à l’accoutumée et 42 % étaient managers alors que ces derniers étaient 52 % avant le 16 mars à travailler de cette manière.

Adopter le télétravail durant le confinement n’a pas posé de problèmes pour 75 % des télétravailleurs. Sans surprise, cette proportion est plus faible (64 %) parmi les nouveaux télétravailleurs. 72 % des télétravailleurs ont eu une appréciation favorable de la communication interne relative à la crise et des décisions prises par l’entreprise dans cette situation. Les deux-tiers des collaborateurs en télétravail estiment que leur entreprise a fait preuve de transparence au plan économique (activité de l’entreprise, prévisions, etc.) et 65 % considèrent que leur entreprise a démontre sa capacité à rassurer. Toutefois, près de la moitié des télétravailleurs (49 %) a perçu le télétravail comme un processus long à mettre en œuvre.

Les télétravailleurs attribuent la note de 7,9 sur 10 au télétravail durant le confinement mais ceux qui télétravaillaient pour la première fois accordent une note légèrement inférieure, de 7,6 sur 10, notamment parce que 43 % n’avaient pas d’espace de travail adapté et 48 % s’étaient heurtés à des difficultés techniques. Habituellement, la note accordée à ce mode d’exercice est de 9 sur 10. Souplesse et flexibilité du télétravail sont plébiscitées par 71 % de ces pratiquants. Cependant et malgré les contacts quotidiens avec leur équipe, 39 % ont éprouvé une dégradation de la qualité du lien social, les outils digitaux ne permettant pas de maintenir des relations aussi soutenues que de visu. Le travail à distance a été complexifié par la présence des enfants pour 47 % des télétravailleurs, 45 % des télétravailleurs avaient du mal à se déconnecter du travail et 25 % estiment avoir subi une détérioration de leur santé physique durant le confinement.

Enfin, 35 % estiment que, suite à la pratique du télétravail en confinement, leur entreprise va revoir sa position sur ce mode d’exercice. 88 % des habitués du télétravail et 58 % des nouveaux pratiquants voudraient continuer à télétravailler après le confinement dont 32 % régulièrement et 41 % ponctuellement.

Geneviève Allaire

*Etude réalisée par le Comptoir de la nouvelle entreprise de Malakoff Humanis du 15 au 20 avril 2020 par Internet auprès d’un échantillon représentatif de 1010 salariés d’entreprises du secteur privé d’au moins dix salariés.