Santé bucco-dentaire : Itelis décrypte les enjeux d’une réforme majeure
La santé bucco-dentaire est aujourd’hui au cœur des préoccupations des Français. Entre tensions sur l’accès aux soins, multiplication des centres dentaires et virage préventif des politiques publiques, le paysage évolue rapidement.
29 / 07 / 2025

Itelis, plateforme santé partenaire de plus de 12,5 millions d’assurés, apporte un éclairage essentiel sur ces mutations et leurs impacts.
De la réparation à la prévention : un changement de paradigme
La signature de la nouvelle convention dentaire en avril 2025 marque un tournant décisif. Elle consacre une approche résolument préventive, visant à limiter les soins lourds et coûteux à moyen terme.
« On assiste à un véritable changement de paradigme. En misant sur la prévention, on réduit la charge thérapeutique future, on améliore l’égalité d’accès aux soins et on allège la pression sur le système de santé. Nous soutenons pleinement cette approche qui est au cœur de notre mission d’accompagnement des assurés », souligne Aurélie Barbereau, Présidente du Directoire d’ISEA.
Génération sans carie : un objectif ambitieux
Le programme national « Génération sans carie » cible les 3-24 ans avec une stratégie claire : prévenir l’apparition des premières caries et instaurer des habitudes durables. Parmi les mesures phares :
- Examen bucco-dentaire annuel dès avril 2025 (contre un rythme trisannuel auparavant)
- Revalorisation de 30 % des soins préventifs
- Augmentation de 4 % des tarifs pour 31 actes conservateurs
L’objectif est de réduire significativement le recours aux prothèses dentaires, à l’image des pays scandinaves qui ont misé sur l’éducation préventive.
Des innovations concrètes pour une meilleure prise en charge
La convention introduit également de nouveaux actes remboursés :
- Fluorure diamine d’argent : traitement non-invasif des caries précoces, remboursé à 35 €
- Consultations blanches : pour familiariser les enfants phobiques ou les personnes en situation de handicap aux soins, remboursées à 23 €
Régulation et équité territoriale
Pour répondre aux inégalités d’accès et encadrer la prolifération des centres dentaires, l’Assurance Maladie met en place :
- Un numerus clausus en zones non-prioritaires
- Des aides à l’installation en zones sous-dotées pouvant atteindre 50 000 € sur 5 ans
La téléexpertise se développe également dans les EHPAD et établissements médico-sociaux, avec une prise en charge à 100 %. De plus, l’examen bucco-dentaire est désormais accessible aux femmes enceintes jusqu’à six mois après l’accouchement.
Un nouveau partage des coûts
Le virage préventif s’accompagne d’un rééquilibrage financier :
- 614 millions d’euros investis sur 5 ans
- 384 M€ par l’Assurance Maladie
- 230 M€ par les complémentaires santé, désormais impliquées à hauteur de 40 % (contre 30 % auparavant)
Ce nouveau cadre renforce le rôle d’acteurs comme Itelis, qui facilitent les parcours de soins et soutiennent une prévention durable.