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Marché du deux-roues : une sinistralité en baisse au 1er semestre 2025

L'Observatoire du deux-roues Solly Azar AAA Data a publié son analyse du 1er semestre 2025 sur le marché de la moto et du cyclo. Point de satisfaction : la sinistralité recule.



Le marché français du deux-roues motorisé traverse une zone de turbulences. Après un début d’année marqué par une forte contraction, le secteur montre quelques signes de stabilisation au deuxième trimestre, notamment grâce à une météo plus clémente et à un regain d’intérêt pour l’occasion.

Un recul généralisé, mais ralenti au printemps

Sur les six premiers mois de 2025, le marché du deux-roues affiche une baisse globale de 12 % par rapport à la même période en 2024. Si le premier trimestre a été particulièrement difficile (-21 %), le deuxième trimestre a permis de limiter la casse avec un recul plus modéré de 5 %.

Tous les segments sont touchés, à commencer par les cyclomoteurs (-25 %) et les véhicules neufs (-18 %). En cause : un contexte économique incertain, des aides à l’achat supprimées, et une offre jugée peu attractive.

L’occasion résiste mieux que le neuf

Le marché de l’occasion, bien que lui aussi en baisse (-10 %), montre une meilleure résilience. Au printemps, la baisse s’est limitée à 2 %, portée par une météo favorable et une utilisation saisonnière accrue des deux-roues pour les trajets quotidiens ou les loisirs.

L’électrique en demi-teinte

Le segment électrique reste contrasté. Si les ventes de véhicules neufs chutent fortement (- 34 % pour les cyclos, – 25 % pour les motos), l’occasion connaît une forte progression (+ 25 % pour les cyclos, + 43 % pour les motos). Les consommateurs semblent séduits par une mobilité plus durable, mais à un coût plus abordable.

Les motos de grosse cylindrée tiennent bon

Le marché des motos recule de 8 % au global, mais les modèles de plus de 400cc résistent mieux (- 4 %). Les roadsters, trails, scooters et sportives restent les plus populaires, avec une mention spéciale pour ces dernières, dont les immatriculations neuves ont bondi de 25 % grâce à l’arrivée de nouveaux modèles.

Sinistralité en baisse : des motards plus prudents

Bonne nouvelle sur le front de la sécurité : la sinistralité du marché du deux-roues a reculé de 18 % au premier semestre 2025. Cette baisse est particulièrement marquée chez les motos (-24 %), tandis que les cyclos enregistrent une légère hausse (+2 %). Les accidents de la circulation restent la principale cause de sinistre (76 %), avec des blessures dans près d’un tiers des cas. Le conducteur est la victime dans 62 % des situations, soulignant la vulnérabilité des motards.

Les accidents surviennent majoritairement en zone urbaine (71 %), notamment dans les grandes agglomérations comme Paris, Marseille et Toulouse. Parmi les causes les plus fréquentes : le comportement d’autres usagers (59 %), un défaut de maîtrise du véhicule (36 %), la vitesse excessive ou encore l’état de la chaussée. Fait marquant : 72 % des accidents ont lieu à moins de 10 km du domicile, sur des trajets familiers.

Le vol représente la deuxième cause de sinistre (16 %), en baisse continue depuis 2021, grâce à l’amélioration des dispositifs de sécurité. Le taux de restitution des véhicules volés atteint désormais 27 %, contre 17 % quatre ans plus tôt. Les tentatives de vol échouées sont également en hausse, preuve de l’efficacité croissante des traceurs et antivols.

«  La baisse notable de la sinistralité au 1er semestre 2025 témoigne de l’impact concret des actions de prévention et de sensibilisation menées ces dernières années. Mieux formés, mieux protégés et plus vigilants, les conducteurs de deux-roues adoptent progressivement des comportements plus sûrs, en particulier sur les trajets du quotidien, là où les accidents restent les plus fréquents », souligne Maëlle Faure, Cheffe Produits Auto et Moto chez Solly Azar.

Un public qui évolue

Les jeunes de 14 à 17 ans sont les seuls à afficher une hausse d’activité (+ 4 %), tandis que les autres tranches d’âge réduisent leurs usages, souvent par souci d’économie. Le marché est également plus affecté dans les zones rurales (-16 %) que dans les grandes métropoles (-10 %).

Vers une logique de conservation

Face à l’incertitude, les consommateurs adoptent une posture attentiste. « Ce report des achats impose aujourd’hui de prolonger la durée de vie des véhicules existants », explique Marie-Laure Nivot, Head of Automotive Market Analysis chez AAA Data. L’entretien devient donc un enjeu clé pour garantir sécurité et fiabilité.