Cette recomposition s’accompagne d’une évolution des attentes des entreprises, qui cherchent à concilier performance économique, résilience opérationnelle et maîtrise des risques.

Une dynamique baissière sur les risques d’entreprise

En assurance IARD, la détente observée en 2025 se confirme. Les assureurs, ayant reconstitué leurs marges techniques, affichent des ratios combinés souvent inférieurs à 90 %. L’arrivée de nouveaux acteurs renforce la concurrence, favorisant des baisses tarifaires significatives sur les risques bien maîtrisés. Les lignes financières et les dommages non sinistrés pourraient bénéficier de réductions allant jusqu’à 30 %, selon les profils. Toutefois, les hausses de taxes, notamment sur les garanties Cat Nat et incendie, viennent atténuer ces économies.

Des tensions persistantes en assurance de personnes

À l’inverse, le secteur de l’assurance santé et prévoyance reste confronté à des déséquilibres structurels. L’inflation médicale, le vieillissement de la population active et l’absentéisme croissant exercent une pression continue sur les régimes collectifs. Les réformes réglementaires, comme la baisse du plafond des indemnités journalières de la Sécurité sociale, ont transféré une part importante de la charge vers les assureurs et les employeurs. Les entreprises doivent anticiper une hausse des coûts, notamment en prévoyance, où le risque absentéisme devient un enjeu majeur.

L’essor des solutions alternatives et des captives

Face à la volatilité des marchés traditionnels, les entreprises explorent des solutions alternatives de transfert de risques. Les captives de réassurance, encouragées par le cadre réglementaire français, gagnent en popularité. Bien que leur adoption reste progressive, elles permettent une meilleure maîtrise du coût total du risque. Les montages ART (Alternative Risk Transfer), comme les garanties paramétriques ou les solutions structurées, offrent également des réponses adaptées aux risques spécifiques ou difficilement assurables.

Une approche stratégique de la gestion des risques

La gestion des risques ne se limite plus à la souscription. Les entreprises adoptent une vision globale, intégrant modélisation, data analytics et scénarios prédictifs. Cette approche permet d’optimiser les budgets d’assurance tout en renforçant la résilience. Les outils technologiques, comme les plateformes de placement ou les cockpits digitaux RH, facilitent l’analyse des garanties et la prise de décision.

Des évolutions sectorielles contrastées

Certains secteurs bénéficient d’un environnement favorable. En transport et logistique, les réductions tarifaires sont fréquentes pour les risques bien maîtrisés. En construction, malgré une hausse des taxes, les conditions restent compétitives pour les projets qualitatifs. En revanche, les secteurs sensibles comme la franchise, les collectivités locales ou les disciplines sportives à risque rencontrent des difficultés croissantes d’assurabilité.

Protection sociale et expérience salarié : des leviers RH stratégiques

La protection sociale devient un enjeu central pour les directions RH. L’entrée en vigueur de la directive européenne sur la transparence des rémunérations impose une intégration complète des avantages sociaux dans les politiques de rémunération. Les entreprises investissent dans la prévention, la santé mentale et la valorisation de la rémunération globale pour attirer et fidéliser les talents.

Anticiper pour transformer

L’année 2026 s’annonce comme une période charnière pour le marché de l’assurance. Les entreprises doivent tirer parti des opportunités offertes par la concurrence accrue, tout en se préparant à une éventuelle remontée des tensions. L’anticipation, la qualité des données et la capacité à construire des solutions sur mesure seront les clés d’une stratégie assurantielle performante et durable.