Une adhésion limitée à l’investissement responsable

En 2025, seuls 7 % des Français ont privilégié des produits d’épargne responsables, indépendamment de leur rendement. Ce chiffre est en recul par rapport à 2023, où 10 % des épargnants s’étaient tournés vers ces placements. Le manque de notoriété des indicateurs liés à la finance responsable explique en grande partie cette désaffection. Seul un quart des Français déclare connaître au moins un des quatre indicateurs présentés, avec l’ESG en tête (20 %), suivi du label ISR (18 %), du label Greenfin (9 %) et de la classification SFDR (7 %).

Le principal frein à l’investissement responsable reste le manque d’information. 71 % des répondants évoquent ce déficit comme raison de leur non-investissement, tandis que 36 % expriment une défiance envers ces produits, notamment par crainte du greenwashing ou par manque de confiance envers les labels. Près de 19 % ne montrent aucun intérêt pour ce type de placement.

Les jeunes générations, moteur de l’épargne responsable

Les 18-34 ans se distinguent par une meilleure connaissance des indicateurs et une plus forte adhésion à l’investissement responsable. 12 % d’entre eux ont opté pour des produits responsables, contre 5 % chez les plus de 35 ans. Les étudiants sont particulièrement engagés, avec un taux de 18 %. Leur niveau de connaissance atteint 34 %, soit 11 points de plus que leurs aînés. Malgré une demande accrue d’information et une sensibilité au greenwashing, les jeunes affichent une confiance plus élevée envers les labels et classifications réglementaires.

Des disparités régionales marquées

Les Franciliens sont les plus informés sur les indicateurs de l’investissement responsable (35 %), tandis que les Normands (15 %) et les habitants du Grand Est (44 % de défiance) se montrent plus réservés. Les Bretons craignent davantage les risques liés à ces produits (35 %) et les Bourguignons affichent un désintérêt plus prononcé (28 %).

Une éducation financière insuffisante

Le baromètre révèle que 72 % des Français privilégient les livrets réglementés, principalement en raison d’un manque de connaissances financières. 82 % estiment ne pas avoir les compétences nécessaires pour investir ailleurs, craignent de perdre de l’argent ou jugent les placements financiers trop opaques. Près de trois quarts considèrent ces produits comme réservés à une élite, et 69 % ne s’y intéressent tout simplement pas.

Les femmes sont particulièrement concernées par ce déficit de connaissance et expriment une crainte plus forte vis-à-vis des placements financiers. À l’inverse, parmi les 36 % d’épargnants ayant investi dans des produits financiers hors livrets, 53 % gèrent désormais leurs placements en toute autonomie, un chiffre en hausse de 5 points par rapport à 2024. Le recours à un professionnel diminue (47 %), bien que les retraités restent plus enclins à solliciter un conseiller.

Vers une meilleure autonomie financière

Les femmes ayant investi dans des placements financiers en 2024 sont de plus en plus autonomes (49 %), même si elles continuent de recourir davantage à des professionnels, notamment après 35 ans. Certaines régions, comme la Nouvelle-Aquitaine, se démarquent par une gestion plus autonome des placements et un recours moindre à l’accompagnement professionnel.

Une mission pédagogique pour les professionnels

Catherine Baudeneau, Directrice Marketing Offre et Communication d’Altaprofits, souligne que « le manque d’éducation financière en France aboutit à une mise à distance a priori de placements pourtant destinés au plus grand nombre, privant les épargnants de possibilités de faire fructifier leur épargne ». Altaprofits réaffirme son engagement à rendre l’épargne accessible et compréhensible pour tous, en s’appuyant sur des outils pédagogiques et des conseillers spécialisés.