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Défaillances d’entreprises en France : un troisième trimestre 2025 sous haute tension



Le groupe Altares, spécialiste de la donnée d’entreprise, dévoile son étude sur les défaillances d’entreprises en France au troisième trimestre 2025. Avec 14 371 procédures collectives ouvertes, soit une hausse de 5,2 % par rapport à la même période en 2024, l’été s’achève sur un record inquiétant. Le mois de septembre, particulièrement sévère, concentre près de la moitié des défauts enregistrés.

Une crise silencieuse qui frappe les plus vulnérables

Les microentreprises de moins de trois salariés représentent près de 75 % des défaillances, avec une hausse de 6 %. Les TPE de plus de cinq salariés et les PME de moins de 20 salariés sont également en difficulté, affichant respectivement des hausses de 9 % et 13 %. Les entreprises de plus de 100 salariés ne sont pas épargnées : 46 d’entre elles ont fait défaut, mettant en péril 10 000 emplois.

Au total, 52 000 emplois sont menacés ce trimestre, un chiffre toujours très élevé. Si les redressements judiciaires et les sauvegardes représentent désormais un tiers des procédures, offrant une chance de rebond, sept sur dix finissent néanmoins en liquidation.

Des secteurs contrastés

La construction et le commerce de détail montrent une certaine résilience. Le bâtiment reste stable, notamment dans le gros œuvre, tandis que les petits commerces alimentaires et les magasins multi-rayons affichent des résultats encourageants. En revanche, l’industrie manufacturière est en net recul (+17 %), avec des hausses marquées dans la métallurgie-mécanique (+54 %), l’imprimerie (+45 %) et les activités environnementales (+33 %).

Les services aux entreprises (+9 %), les soins à la personne (+40 %) et les activités agricoles (+27 %) sont également en difficulté. Le secteur de l’hébergement-restauration reste fragile, malgré une légère amélioration dans la restauration rapide.

Des disparités régionales marquées

Certaines régions parviennent à contenir la hausse des défaillances. La Bretagne se distingue avec une baisse de 10 %, suivie par la Provence-Alpes-Côte d’Azur (-4 %) et le Grand Est. À l’inverse, le Centre-Val de Loire (+33 %), les Pays de la Loire (+15 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+14 %) enregistrent des hausses significatives. Paris, avec une augmentation de 17 %, plombe les résultats de l’Île-de-France.

Outre-mer, la Guyane (+125 %) et la Guadeloupe (+26 %) sont sous forte pression, tandis que la Réunion (-7 %) et la Martinique (-12 %) montrent des signes d’amélioration.

Des signaux d’espoir malgré la tempête

Thierry Millon, directeur des études Altares, souligne que « l’économie française est plongée dans un épais brouillard », mais note quelques signaux positifs. Les comptes 2024 des entreprises restent solides, les retards de paiement se stabilisent, et le taux d’impayés mensuels des PME reste contenu sous 1 %. De plus, un département sur deux a vu son niveau de sinistralité se stabiliser ou diminuer.

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, une reprise ciblée pourrait offrir un répit aux petites entreprises. Une stratégie prudente et sélective pourrait permettre de renouer avec une dynamique de croissance en 2026.