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Défaillances d’entreprises au 2e trimestre 2025 : un niveau élevé mais des signes d’amélioration

Le groupe Altares a publié son étude trimestrielle sur les défaillances d’entreprises en France. Si le nombre de procédures reste historiquement élevé, la tendance semble s’infléchir, laissant entrevoir une fin d’année plus favorable.



Un niveau toujours élevé, mais une hausse contenue

Au deuxième trimestre 2025, 16 586 procédures collectives ont été ouvertes en France, soit une hausse modérée de 1,3 % par rapport à la même période de 2024. Ce chiffre, bien que toujours très élevé, marque un ralentissement par rapport à la dynamique observée l’an dernier (+23 %).

La tendance mensuelle est particulièrement révélatrice :

  • Avril : encore en forte hausse (+8 %)
  • Mai : stabilisation
  • Juin : recul des défauts (-2 %)

« Sans surprise, dans une économie poussive, le plateau durable que nous envisagions en début d’année s’est installé sur ce premier semestre au-delà de 68 000 défauts. Un niveau au plus haut donc, mais stable. »
Thierry Millon, directeur des études Altares


Les grandes PME en difficulté, les plus petites résistent

Deux catégories d’entreprises parviennent à stabiliser leur situation :

  • Les TPE de moins de 5 salariés, avec près de 14 300 défauts, restent stables.
  • Les PME de 20 à 99 salariés enregistrent une légère amélioration (-1 %).

En revanche, les entreprises de 6 à 19 salariés (+10 %) et surtout les PME de plus de 100 salariés (+29 %) sont en forte tension. 58 d’entre elles ont fait défaut ce trimestre, soit quasiment une par jour ouvré.

« La dégradation est notamment stoppée pour les plus petites entreprises qui constituent l’essentiel des défauts. Les grandes PME-ETI sont beaucoup moins nombreuses, moins d’une soixantaine, mais quasiment chaque jour l’une d’elles entre en procédure collective transférant le risque sur les partenaires commerciaux et préteurs. »
Thierry Millon


Moins d’emplois menacés, mais des risques persistants

Le nombre d’emplois menacés recule à 65 000 (-6,5 %), grâce à la meilleure résistance des PME de moins de 100 salariés. Toutefois, les grandes structures concentrent encore 18 000 emplois menacés.

« À ce risque business s’ajoute une menace sur l’emploi ; en effet, ces seuls grands employeurs concentrent 18 000 des 65 000 emplois comptabilisés ce deuxième trimestre. Les tensions semblent donc devoir durer encore et pourtant des signes de détente apparaissent. »
Thierry Millon


Évolution des procédures : plus de redressements, moins de sauvegardes

  • Sauvegardes : 349 (-16,1 %), soit seulement 2 % des procédures
  • Redressements judiciaires : 5 177 (+7,5 %), un plus haut niveau
  • Liquidations judiciaires : 11 060 (-0,7 %), représentant deux tiers des cas

La procédure de traitement de sortie de crise, créée après la pandémie, n’a été utilisée que 23 fois ce trimestre.


Des secteurs et régions contrastés

En difficulté :

  • Restauration traditionnelle : +21 %
  • Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie : en hausse

En amélioration :

  • Construction : -5 %
  • Île-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, PACA, Corse : dans le vert

« Pour ces grands comptes comme pour les TPME, le nombre de défaillances enregistrées en juin est en baisse. De plus, le bâtiment retrouve des couleurs, le commerce de détail confirme l’élan de début d’année, l’industrie et les services tentent de résister. »
Thierry Millon


Les jeunes entreprises en première ligne

Les entreprises de moins de 3 ans sont particulièrement vulnérables (+8 %), avec un taux élevé de liquidations. Les structures de plus de 10 ans ne sont pas épargnées (+6 %), tandis que les entreprises de 3 à 10 ans enregistrent un léger recul (-3 %).

« Toutefois, le mauvais chiffre de la restauration ou l’hésitation des services aux consommateurs nous rappelle que la conjoncture fragile et les perspectives incertaines mine la confiance des ménages et nous invite encore à la prudence. »
Thierry Millon


Malgré un niveau de défaillances toujours élevé, les signaux positifs observés en mai et juin laissent entrevoir une possible accalmie. La prudence reste toutefois de mise, notamment dans les secteurs les plus fragiles.