Cybermenace : les ETI françaises conscientes du risque mais encore insuffisamment accompagnées
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises franchissent un cap important dans leur prise de conscience du risque cyber. Selon le premier baromètre annuel réalisé par l’IFOP pour Stoïk, en partenariat avec le Mouvement des ETI (METI) et le soutien d’EY, une majorité de dirigeants identifie clairement la menace et agit pour s’en prémunir.
20 / 10 / 2025

Toutefois, un manque d’accompagnement adapté freine encore la mise en œuvre de stratégies de cybersécurité efficaces.
Une menace tangible et une mobilisation croissante
Le risque cyber n’est plus perçu comme une abstraction. 81 % des dirigeants d’ETI déclarent se préparer à une éventuelle attaque, tandis que 77 % constatent une intensification du danger pour leur entreprise. Cette prise de conscience se traduit par une augmentation des budgets cybersécurité dans 73 % des cas pour les 12 mois à venir.
Un tiers des ETI (32 %) affirme avoir déjà été victime d’au moins une cyberattaque, dont plus de 20 % au cours de la dernière année. Les entreprises les plus grandes sont les plus exposées : 42 % des structures comptant entre 2 000 et 4 999 salariés ont été touchées. Malgré cette vigilance, seules 51 % des ETI ont souscrit une assurance spécifique contre les cyberattaques, révélant un décalage entre les intentions et les moyens réellement déployés.
Des attentes fortes face à une couverture encore incomplète
Les conséquences redoutées d’une cyberattaque sont nombreuses : interruption brutale de l’activité (36 %), fuite de données sensibles (29 %), frais d’investigation, remise en état des systèmes ou encore paiement de rançon. Face à ces risques, les dirigeants expriment des attentes claires envers les assureurs.
64 % souhaitent une indemnisation complète en cas de sinistre. Près de la moitié attend des outils de prévention, et 43 % aimeraient pouvoir mobiliser une équipe d’experts en cybersécurité en cas de crise. Ces chiffres traduisent une demande croissante pour une assurance qui dépasse le simple remboursement et propose un accompagnement global.
Jules Veyrat, président et co-fondateur de Stoïk, souligne : « Ce baromètre montre un tournant : les ETI ont intégré le risque cyber à leur feuille de route. Elles se préparent activement. Ce qu’elles attendent désormais, ce n’est pas une assurance standard, mais un modèle complet qui les aide à prioriser, prévenir, réagir. »
Un enjeu stratégique pour l’économie française
Les ETI représentent un pilier de l’économie nationale : 7 200 entreprises réalisant plus de 1 000 milliards d’euros de chiffre d’affaires, un quart de l’emploi en France et 38 % de l’emploi industriel. Leur poids économique en fait des cibles privilégiées des cyberattaques.
Alexandre Montay, délégué général du METI, rappelle : « Ce Baromètre démontre qu’elles en ont parfaitement conscience et sont soucieuses de se protéger contre ce risque croissant aux conséquences potentiellement dévastatrices. Néanmoins, comme souvent, elles semblent pâtir d’une relative inadaptation de l’accompagnement qui leur est proposé. »
Ce constat appelle à une évolution des offres d’assurance cyber, afin de répondre aux besoins spécifiques des ETI et de renforcer leur résilience face à une menace en constante évolution.