Dépenses de santé 2024 : la France reste parmi les mieux placées en Europe
La Drees a publié son Panorama des dépenses de santé en 2024. Résultat : la France consacre 333 milliards d'euros à sa santé, soit 11,4 % du PIB. Une croissance maîtrisée - parmi les plus faibles d'Europe - qui s'accompagne d'un léger transfert de financement vers les complémentaires et les ménages.
10 / 11 / 2025
La dépense courante de santé (DCSi) atteint 333 Md€ en 2024, soit une hausse de +3,6 % après 3,4 % en 2023. Cette progression est l’une des plus modérées d’Europe. Le ratio santé/PIB reste stable à 11,4 %, et se stabilise dans la moyenne haute européenne.
Zoom sur la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM)
La CSBM, qui constitue le principal agrégat des dépenses de santé, s’élève à 255 milliards d’euros, soit 77 % de la dépense courante de santé. Les soins hospitaliers représentent 120,8 milliards d’euros, en progression de 2,9 %. Cette hausse concerne à la fois le secteur public, qui atteint 93,6 milliards d’euros (+2,6 %), et le secteur privé, qui s’établit à 27,1 milliards d’euros (+4 %).
Les soins ambulatoires affichent une belle dynamique avec 77,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 4 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance est particulièrement marquée dans les actes d’imagerie et les honoraires médicaux.
Les biens médicaux totalisent 56,2 milliards d’euros, dont 34,5 milliards pour les médicaments. Une forte progression avec une hausse de 5,5 % en valeur et 7,3 % en volume, ce qui traduit une hausse de la consommation et des prix.
Coûts de la gestion et prévention : une dynamique contrastée
Les coûts de gestion du système de santé progressent de 4,9 % avec un impact marqué chez les organismes complémentaires.
Les dépenses de prévention affichent seulement +0,9 % après une baisse violente de -50,4 % entre 2021 et 2023, conséquence de la fin de la crise sanitaire.
Les soins de longue durée (ALD) grimpent de 3,4 %.
Financement : un glissement vers les ménages et complémentaires
Les administrations publiques financent 79,4 % de la CSBM, en recul de 0,5 point, soit 202 milliards d’euros.
Le poids des organismes complémentaires augmente à 12,8 % (+0,3 point), financés à hauteur de 33 milliards d’euros.
La part des ménages progresse légèrement à 7,8 % (+0,1 point), correspondant à 292 €/habitant contre 276 € en 2023.
Un reste à charge modéré mais en hausse
Le reste à charge moyen en France s’élève à 292 € par habitant, soit +16 % sur un an. Toujours selon le Panomara de la DREES, le champ élargi (DCSi) atteint 10,2 %, ce qui est inférieur à la moyenne européenne (environ 14,8 %). La France figure ainsi parmi les pays où le reste à charge est le plus faible.