Sur les neuf premiers mois de l’année 2025, le secteur reste en recul de 7 % par rapport à la même période en 2024. Cette tendance négative touche l’ensemble des segments, avec une chute particulièrement marquée sur le marché du neuf (-15 % pour les motos et cyclos) et sur le segment cyclo (-19 % en combinant véhicules neufs et d’occasion).

Cependant, le troisième trimestre 2025 apporte une lueur d’espoir avec une hausse de 3 % par rapport au troisième trimestre 2024. Ce rebond est principalement porté par le dynamisme du marché de la moto d’occasion, qui a surperformé durant l’été. À titre de comparaison, le premier trimestre affichait une baisse de 21 %, et le deuxième trimestre de 5 %.

Le marché des deux-roues neufs a enregistré 181 929 immatriculations entre janvier et septembre 2025, contre 214 554 sur la même période en 2024. Cette baisse traduit une rationalisation des achats : les consommateurs privilégient des solutions plus abordables, comme l’occasion, et repoussent l’acquisition de véhicules neufs jugés trop coûteux. Ce comportement est également influencé par l’incertitude réglementaire et technologique, notamment autour de l’électrique.

Le marché de l’occasion, bien qu’en recul de 5 % sur les neuf premiers mois (601 804 unités contre 632 227 en 2024), montre une reprise avec une hausse de 8 % au troisième trimestre. La part de l’occasion dans le marché global progresse de 75 % à 77 %, illustrant une préférence croissante pour des véhicules plus accessibles. Comme le souligne Maëlle Faure, Cheffe Produits Auto et Moto chez Solly Azar : « Les motards ont fait le choix de se tourner vers des véhicules plus accessibles et, dans la mesure du possible, plus durables. »

Le segment électrique reste contrasté. Avec 28 024 immatriculations entre janvier et septembre 2025, il affiche une baisse globale de 6 %. Le marché de l’occasion électrique progresse fortement (+34 % pour les cyclos et +57 % pour les motos), tandis que le neuf recule nettement (-35 % pour les cyclos et -29 % pour les motos). Ce double frein s’explique par une offre jugée coûteuse et peu adaptée, et une demande encore peu structurée.

Les cyclos poursuivent leur chute avec -19 % d’immatriculations (162 668 unités en 2025 contre 199 636 en 2024). Le neuf recule de 25 % et l’occasion de 16 %. Le troisième trimestre montre une baisse plus modérée de 5 %, avec une stabilisation sur le marché de l’occasion. Ce segment est fortement concurrencé par les mobilités alternatives comme les vélos électriques, trottinettes et voitures sans permis.

Le marché des voitures sans permis ralentit également, avec une baisse de 5 % à 48 036 immatriculations. Le neuf chute de 21 %, tandis que l’occasion progresse de 7 %, confirmant une tendance générale vers des achats plus économiques.

Du côté des motos, le marché global recule de 4 % avec 621 065 unités immatriculées. Le neuf baisse de 12 %, mais l’occasion limite la casse avec -1 %. Les grosses cylindrées (>400cc) montrent une belle résilience avec seulement -1 % et même une hausse de 2 % sur le marché de l’occasion. Les roadsters, trails, scooters et sportives sont les typologies les plus plébiscitées, avec des hausses allant jusqu’à +10 % pour les sportives.

Le troisième trimestre est particulièrement porteur pour les motos, avec une hausse de 6 % des immatriculations (211 783 unités contre 200 085 en 2024), et une progression de 10 % sur le marché de l’occasion.

Les modèles les plus vendus en occasion sont la Yamaha MT 07 (9 770 unités), la Yamaha XMAX 125 (9 637 unités) et la Honda NSS125AD (6 846 unités). En neuf, les leaders sont la Honda NSS125AD (4 402 unités), la Yamaha X MAX 125 (3 355 unités) et la BMW R1300GS (2 843 unités).

Les jeunes motards restent les plus actifs, avec une hausse de 10 % chez les 14-17 ans et de 4 % chez les 18-25 ans. À l’inverse, les plus de 40 ans montrent une baisse d’activité, allant jusqu’à -11 % chez les 56 ans et plus. Ce phénomène explique en partie le dynamisme du marché de l’occasion, plus adapté aux budgets des jeunes.

Enfin, la taille des agglomérations influence légèrement le marché. Les communes rurales (<2 000 habitants) enregistrent une baisse de 7 %, contre 6 % pour les villes moyennes et 5 % pour les grandes agglomérations. Les métropoles comme Paris, Marseille-Aix-en-Provence et Lyon limitent la baisse à 3 %.

Marie-Laure Nivot, Head of Automotive Market Analysis chez AAA Data, conclut : « Le marché du deux-roues reste pénalisé par un contexte économique incertain et des arbitrages budgétaires défavorables aux achats de véhicules neufs. Il sera par ailleurs très intéressant de voir si le mouvement positif sur le marché des motos, initié cet été, se poursuivra en fin d’année. »