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Les Français face à l’épargne et à la retraite : entre prudence et nécessité de sécuriser l’avenir

Le Baromètre 2025 de l’épargne en France et en régions (Ifop pour Altaprofits) révèle des comportements d’épargne stables mais marqués par une méfiance croissante vis-à-vis du système de retraite par répartition.



Dans un contexte économique et géopolitique instable, les Français continuent à privilégier une épargne de précaution, sécurisée mais peu rémunératrice. La retraite, sujet toujours sensible depuis la réforme de 2023, suscite un pessimisme croissant. L’épargne individuelle, notamment via le Plan Épargne Retraite (PER), s’impose de plus en plus comme un levier indispensable pour garantir un niveau de vie satisfaisant à l’issue de la vie active.

Une épargne marquée par la constance… et la prudence

Selon la 7e édition du Baromètre de l’épargne réalisé par l’Ifop pour Altaprofits, 83 % des Français déclarent placer de l’argent sur un produit d’épargne, en hausse de 3 points par rapport à 2024. La fréquence de placement reste stable, avec 65 % des épargnants alimentant leur épargne au moins une fois tous les six mois.
Pour autant, 13 % affirment ne jamais épargner, un chiffre en nette progression (+8 points), traduisant les difficultés budgétaires de certaines catégories de la population. Les épargnants les plus réguliers sont les 35-49 ans, les hommes de moins de 35 ans, les cadres et professions intermédiaires, les diplômés du supérieur et les foyers les plus aisés.
Face aux incertitudes économiques et politiques, la frilosité au risque reste une constante : 73 % des détenteurs d’un produit d’épargne privilégient des placements sans risque, même faiblement rémunérés. Les produits risqués ou socialement responsables séduisent peu (respectivement 4 % et 7 %), tandis que les livrets réglementés restent les supports les plus utilisés (75 %), devant l’assurance vie (24 %), le PEA (12 %) et le PER (12 %).


La retraite : un avenir incertain, une capitalisation jugée nécessaire

La défiance vis-à-vis du système de retraite par répartition se renforce. Moins de 3 actifs sur 10 estiment que leur pension de retraite pourra seule couvrir leurs besoins (28 %, -11 points en cinq mois). À l’inverse, 72 % anticipent une baisse de leur niveau de vie à la retraite (+3 points), en particulier les femmes et les personnes peu diplômées.
Cette perte de confiance se traduit par un besoin accru d’épargne individuelle. 85 % des actifs jugent indispensable de se constituer une épargne personnelle en complément de leur future pension.
Le Plan Épargne Retraite (PER) se démarque comme une solution stratégique : 53 % des actifs ont déjà souscrit ou prévoient de le faire, malgré une légère baisse des intentions (-7 points). Les jeunes, les employés et les familles avec enfants sont les plus enclins à souscrire, tandis que les cadres, les hommes de plus de 35 ans et les foyers aisés sont les plus nombreux à en avoir déjà ouvert un.


Vers une épargne de conviction ou de résignation ?

Alors que la réforme des retraites continue d’alimenter les débats politiques, les Français s’adaptent. Les choix d’épargne traduisent autant un besoin de sécurisation qu’un manque de perspectives claires pour l’avenir.
Entre prudence, incertitude et responsabilité individuelle, le Baromètre 2025 dresse le portrait d’un pays où la culture de l’épargne se consolide, mais où la confiance dans les dispositifs collectifs s’effrite. Le défi à venir consistera à accompagner les épargnants dans leurs choix, en conciliant sécurité, performance et lisibilité.