Swiss Re : vers une explosion des pertes assurées ?
Le dernier rapport de l’Institut Swiss Re met en lumière l’escalade continue des pertes assurées liées aux catastrophes naturelles. Selon les analyses du groupe de réassurance, les ouragans et les séismes pourraient, à eux seuls, générer des pertes mondiales dépassant les 300 milliards de dollars lors d’une année record.
06 / 05 / 2025

Dans un contexte marqué par une croissance annuelle moyenne de 5 à 7 % des pertes assurées, Swiss Re anticipe un total mondial atteignant 145 milliards de dollars dès 2025. Ces pertes sont de plus en plus alimentées par des « périls secondaires » tels que les orages violents, les inondations ou les incendies de forêt, en complément des « périls primaires » comme les séismes ou les ouragans.
Une tendance structurelle renforcée par le changement climatique
La fréquence et la gravité des catastrophes ne cessent d’augmenter sous l’effet conjugué de l’urbanisation, de la croissance économique dans les zones exposées, et des effets du changement climatique. L’année 2025 a débuté avec des feux de forêt à Los Angeles estimés à 40 milliards de dollars de pertes assurées, témoignant de l’impact croissant des phénomènes climatiques extrêmes.
Balz Grollimund, Head of Catastrophe Perils chez Swiss Re, souligne que les modèles internes, fondés sur 30 ans de données, démontrent le potentiel d’une année exceptionnelle avec des pertes assurées pouvant largement dépasser les 300 milliards de dollars en cas d’événements majeurs frappant des zones densément peuplées et fortement assurées.
Un secteur de la réassurance robuste mais sous pression
Face à ces risques accrus, Swiss Re rappelle le rôle essentiel du secteur de la réassurance comme amortisseur en période de crise. Le capital global du secteur, estimé à 500 milliards de dollars, permet de faire face à des années de pertes extrêmes. Néanmoins, cette capacité devra continuer à croître à mesure que les risques augmentent.
« La prévention reste une priorité pour contenir les coûts », note Swiss Re. L’étude souligne que certaines mesures d’atténuation, comme les infrastructures anti-inondation, peuvent être jusqu’à dix fois plus rentables que la reconstruction après sinistre.
Les États-Unis en première ligne
Les États-Unis concentrent près de 80 % des pertes assurées mondiales enregistrées en 2024, notamment en raison de leur exposition élevée à divers périls naturels. Certains États comme la Floride, la Californie ou le Texas enregistrent des primes d’assurance parmi les plus élevées du pays, reflet direct de leur vulnérabilité.
Enfin, Swiss Re appelle à une collaboration renforcée entre le secteur public et privé pour améliorer la résilience globale et préserver la viabilité du modèle assurantiel à long terme.