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13 novembre 2020

En cette année de crise, la majorité des entreprises du SBF 120 modèrent le versement des dividendes aux actionnaires

Selon une étude d’Eres*, 64 % des actionnaires des entreprises du SBF 120 ont voté en faveur d’une baisse du montant ou d’une annulation des versements des dividendes sur l’exercice 2019. Des attitudes qui vont dans le sens du gouvernement.

En cette année de crise, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, avait demandé en mars aux grandes entreprises de modérer le versement des dividendes aux actionnaires afin de ne pas affaiblir leur trésorerie. Fin juillet, 39 % des entreprises du SBF 120 (47 d’entre elles) avaient voté pour l’annulation du versement de dividendes en 2020 et 25 % (30 entreprises) avaient revu à la baisse le montant des dividendes mais 22 % n’entendaient rien changer et, même, 14 % avaient statué pour leur hausse. Le SBF 120 (Société des bourses françaises) est un indice boursier français composé initialement de l’indice CAC 40 auxquels sont venus s’ajouter 80 valeurs parmi les entreprises de l’Hexagone cotées en bourse, soit 120 valeurs au total.

Concernant les primes attribuées aux salariés, la participation et l’intéressement ne subissent qu’à la marge des impacts de la crise liée au covid-19, seulement cinq entreprises du SBF 120 ayant pris la décision de décaler ces versements. « Les résultats des entreprises en 2020 seront cependant impactés par la crise, ce qui devrait avoir pour conséquence une baisse des primes de participation. Il est frappant de constater que certaines entreprises ont d’ores et déjà pris des mesures  afin d’ajuster leurs accords d’intéressement et de participation pour que leurs salariés ne soient pas pénalisés. Ces entreprises ont pris conscience que ces dispositifs sont un excellent moyen de fidéliser et de motiver leurs salariés, particulièrement dans une période de difficulté économique. On peut s’attendre à ce que, l’année prochaine, des entreprises décident de verser des suppléments d’intéressement et de participation lorsque les primes versées en application des accords seront faibles […] », analyse Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé d’Eres, acteur spécialiste de la distribution de produits d’épargne salariale et retraite.

Au titre de l’exercice 2018, l’intéressement moyen versé à un salarié travaillant dans une entreprise du SBF 120 a été de 2 267 €, indique la huitième édition du baromètre du partage du profit d’Eres. « L’intéressement s’affirme comme la prime préférée des entreprises du SBF120 en 2019. Au contraire de la participation qui est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, l’intéressement est une prime facultative. Le fait qu’elle soit privilégiée par les entreprises est un bon signe : cela montre que les entreprises ont entrepris une démarche volontaire en faveur du partage du profit », souligne Mirela Stoeva, directrice des études d’Eres. Sur l’ensemble des primes qui comprennent également la participation et l’abondement à un PEE ou à un PERCO, l’intéressement équivaut à lui seul à 52 % des primes versées.

En moyenne, un salarié d’une entreprise du SBF 120 a reçu 4 312 €  au titre de l’intéressement, de la participation et des abondements à un PEE ou à un PERCO. Au total, ces entreprises ont versé l’an dernier 5,8 Mrds € à leurs salariés comme primes de partage de profit. Dans l’optique de motiver leurs équipes, la majorité des entreprises du SBF 120 ont octroyé un montant de prime supérieur à celui auquel elles étaient légalement contraintes. A cela s’ajoutent les dividendes attribués aux salariés actionnaires de ces entreprises et travaillant en France dont le montant est évalué à 620 M€ par Eres.

Geneviève Allaire

* Etude réalisée sur un échantillon de 82 entreprises du SBF 120 à partir des informations qu’elles communiquent sur les primes de partage de profit et leurs effectifs en France et dans le monde.