RH : adapter la gestion des talents à la nouvelle économie mondiale

Selon une étude de Mercer sur la gestion des ressources humaines, plus du tiers des salariés pensent que leur emploi sera remplacé dans trois ans à cause de l’automatisation mais 61 % font confiance en leur employeur pour l’intégration de ces changements à leur poste.

Côté salaires, 63 % des responsables RH anticipent leur stagnation, la survenue de la crise sanitaire due au coronavirus laissant croire que le mouvement ira en ce sens. L’étude pointe la nécessité, pour une entreprise, de mettre l’accent sur l’épanouissement des talents, l’un des moyens étant d’agir en faveur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), comme le considèrent 68 % des dirigeants. Si 72 % des travailleurs seniors annoncent envisager de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite, plus de la moitié (55 %) de la génération née entre 1966 et 1976, la génération X, y voit un frein à leur avancement. A ce sujet, l’étude préconise « une meilleure gestion des travailleurs âgés pour créer une véritable proposition de valeur ».

Chez 67 % des salariés français, la priorité est de parvenir à un équilibre entre vies personnelle et professionnelle, une volonté talonnée par le souhait d’accéder à des informations actualisées sur les parcours et options de carrières, exprimée par 66 % des salariés. Raphaële Nicaud, responsable de l’activité Transformation RH chez Mercer France, commente ainsi ces résultats : « Pour attirer et retenir les talents, les entreprises doivent proposer et offrir un avenir avec de larges et équitables possibilités de croissance et de développement personnel mais aussi des stratégies d’épargne retraite et de santé-prévoyance qui font une différence dans leur bien-être physique et financier. C’est à cette seule condition qu’elles pourront instaurer un climat de confiance né de la responsabilité collective pour un avenir partagé. »

A l’aune de la transformation des activités et de l’organisation résultant de l’avènement du numérique, la quasi-totalité des entreprises (99 %) expliquent leur incapacité à y répondre par un important manque de compétences ad hoc. Néanmoins, si 78 % des collaborateurs indiquent être tournés vers l’acquisition de nouvelles compétences, plus du tiers d’entre eux (38 %) considèrent manquer de temps afin de compléter et d’actualiser leur formation, indique l’étude de Mercer. Ceux-ci jugent d’ailleurs que l’innovation sera la compétence la plus appréciée durant les 12 prochains mois. Du côté des responsables des RH, on note toutefois que 40 % d’entre eux méconnaissent les compétences actuelles des membres de leur équipe, toujours selon cette étude. Selon Raphaële Nicaud, « La transformation ne consiste pas à savoir s’il faut s’adapter, mais à savoir comment s’adapter au mieux. Pour rester en tête, les organisations doivent se réinventer à grande échelle, rapidement et pour toutes les générations de leur personnel ».

Toujours selon cette étude, valoriser l’expérience de salarié est un axe primordial pour bon nombre de responsables des RH qui entraîne une refonte de l’organisation en vue de placer l’humain au cœur des processus, de l’avis de 58 % des entreprises ayant participé à l’étude. Enfin, la proportion de responsables des RH ayant mis en place une stratégie en matière de santé et de bien-être dans leur entreprise est limitée à 29 %.

Geneviève Allaire

*Edition 2020 de l’étude Global Talent Trends de Mercer réalisée auprès de plus de 7 300 cadres supérieurs, dirigeants et employés des ressources humaines, de neuf  secteurs d’activités clés et de 34 pays différents réparties dans 16 zones géographiques du monde entier.